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Une nouvelle action en justice vient d'être intentée par 430 personnes auprès du Tribunal de Nanterre contre Enedis. Elle fait suite à de nombreuses autres, pour empêcher la pose ou demander le retrait de ces compteurs.

Une action en justice de plus contre Enedis et les très décriés compteurs Linky. Depuis leur déploiement en 2015, nombreuses sont les personnes à faire part des problèmes supposément engendrés par ces petits boitiers verts. Explosion, feu, électro-hypersensibilité, collecte de données … font partie des soucis recensés.

430 nouvelles personnes ont donc saisi la justice à Nanterre ce lundi 24 juin, afin d’empêcher la pose des compteurs à leurs domiciles ou en demander le retrait. Me Corinne Lepage et Me Christophe Lèguevaques, les avocats des requérants, ont plaidé le retrait ou la non-installation de ces boitiers. Ils ont invoqué l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé et l’atteinte au libre choix ou à la vie privée, rapporte Ouest France.

Compteurs Linky : 22 procédures en cours en France

Ces 430 personnes viennent s’ajouter aux 5 000 autres requérants qui ont déjà mené des actions collectives contre le géant de l’électricité. En effet, 22 autres procédures sont en cours dans l’ensemble de la France, rappelle l’Obs.

Parmi les personnes présentes à Nanterre, Eric, un retraité originaire de Haute-Marne, qui évoque des raisons "démocratiques". En effet, certains détracteurs estiment qu’Enedis collecte des informations afin de les revendre à un tiers. Régine - qui a créé un collectif dans l’Essonne - parle, elle, de l’une de ses voisines atteinte "d’électro-hypersensibilité". Cette dernière aurait été contrainte de déménager après la pose du compteur.

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Compteurs Linky : Enedis se défend

"Nous ne sommes pas dans un débat entre les plus forts et les plus faibles, les puissants contre les victimes" a plaidé l’avocat de la filiale d’EDF, Michel Guénaire.

Il précise qu’Enedis a pris des "garanties sérieuses" et n’a rien caché à l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

Celle-ci a d’ailleurs estimé qu’il était peu probable que les compteurs puissent avoir des effets nocifs. Pour la collecte de données, selon l’avocat, elles sont "invraisemblables". "Nous ne ferons rien de ces données" a-t-il affirmé.

Le tribunal de Nanterre rendra sa décision le 2 août. Si la majorité des actions ont été déboutées, deux ont été concluantes. A Toulouse, en mars 2019, 13 personnes ont obtenu le droit de ne pas être équipées, après avoir prouvé qu’elles souffraient d’hypersensibilité. A Bordeaux, un filtre protecteur a été posé chez certaines personnes, suite à une décision de justice. Enedis fait appel.

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