La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
En France, les trois quarts des forêts (et jusqu’à 90% dans certaines régions) appartiennent à des particuliers. Ces dernières années, plus de 27 millions de promeneurs réguliers ont foulé leur sol, entraînant des dégradations plus ou moins importantes. Pour préserver leurs terrains, les propriétaires ont pris l’initiative de construire des clôtures afin d’en interdire l’accès aux personnes extérieures. Un problème qui a poussé le gouvernement à promulguer une nouvelle loi interdisant la mise en place de ces barrières qui dénaturent l’environnement, empêchant certaines espèces sauvages de circuler librement.
Un terrain de jeu réglementé
Mais pour éviter que les parcelles privées ne soient dégradées par les promeneurs, l’article 8 de cette loi indique aussi que “ pénétrer sans autorisation dans la propriété privée, rurale ou forestière d'autrui [...] constitue une contravention de la quatrième classe ”. Il faudra désormais veiller à ne pas dépasser les limites des chemins et des terrains privés qui seront signalés par des panneaux placés par le propriétaire. Dans le cas contraire, cette infraction pourrait vous coûter 135 euros et jusqu’à 750 en cas de récidive. Mais que se passe-t-il si un parcours de randonnée passe à travers un terrain privé ?
Actuellement, la propriété privée prévaut. Pour éviter la contravention, il est conseillé de consulter en amont les cartes interactives de l’Office national pour connaître les forêts publiques accessibles aux promeneurs.
Une volonté de préserver l’environnement
L’été dernier, le propriétaire du parc naturel des Hauts de Chartreuse avait interdit l'accès à ses 750 hectares de forêt suite au passage de « hordes déferlantes de curieux irrespectueux sans foi ni loi » sur ce dernier.
Près de 15% du parc était devenu inaccessible, entraînant un vif émoi local : une pétition récoltant 40 000 signatures avait été lancée et une plainte avait été déposée par un syndicat.
Sur la montagne de Lur, dans les Alpes-de-Haute-Provence, des militants qui s’opposaient à la destruction de 17 hectares de forêt au profit d’une gigantesque centrale photovoltaïque ont reçu des amendes pour s’être aventurés sur une parcelle privée en cours de déboisement.
Idem pour les randonneurs
Même combat pour les prairies ou en montagne qui subissent les désagréments causés par le surtourisme. "On peut prendre l’exemple du Mont Blanc où les itinéraires sont jonchés de déchets. C’est pour cela que l’on craint la surfréquentation", explique le directeur du Codever, une association ayant pour but le maintien des activités de loisirs verts.
Face à une barrière ou un panneau signalant un espace privé, il est préférable de changer d’itinéraire et de continuer à préserver la nature pour éviter que la réglementation s'alourdisse.