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Istock“Cela m’a permis de relativiser”, confie Michèle Berardi. A 63 ans, cette Parisienne a participé en 2022 à une série d’ateliers baptisés “Bienvenue à la retraite”. Objectif : accompagner les jeunes retraités dans cette transition bien particulière. Ce programme, c’est sa caisse de retraite - en l’occurrence, la Cnav - qui lui a proposé d’y participer. “Jamais un bénéficiaire n’en supporte le coût, c’est très important car cela permet de toucher tout type de population, quel que soit leur niveau économique ou leur autonomie”, précise Jean Hennequin, cofondateur et directeur des opérations de Neosilver, l’entreprise qui organise ces ateliers.
Le programme s’étale en 4 séances de 2h à 2h30 réunissant 8 à 10 personnes. La première session sert à présenter les parcours et les attentes de chaque participant. “Cela permet d’exprimer des choses. Des gens sont partis de leur ancien travail sans avoir eu de pot de départ, c’est très mal vécu. J’ai constaté que cela faisait du bien de parler de tout cela”, indique Michèle Berardi.
La seconde séance concerne plutôt les conseils pour “prendre soin de soi” : al imentation, activité physique, lien social, sommei l… “Cela a pu aider des personnes qui n’avaient plus de “but” et d’horaire,et ne parvenaient pas à s'organiser. Dans notre cas, l’atelier était animé par une naturopathe qui donnait des conseils sur l’alimentation, la méditation…” détaille la jeune retraitée.
Ensuite, lors de la troisième séance, ce sont les questions de gestion administrative et financière qui sont abordées. “Je me suis ainsi aperçue que je ne pouvais pas bénéficier de certains droits car mes ressources dépassaient les plafonds”, confie notre témoin. Sur un autre plan, elle a aussi pu découvrir qu’elle avait accès à de nombreux programmes culturels.
Bien au-delà de ces questions pratiques, le programme prévoit une séance dédiée à un p rojet personnel, avec objectifs, méthodes et même rétroplanning, pour rendre les choses très concrètes. “Je ne m’y attendais pas, j’ai beaucoup aimé cela : cela nous remettait dans une dynamique de projets”, s’enthousiasme Michèle Berardi. Pour sa part, cette native de l’île de Beauté a choisi de reprendre des cours de langue corse. Quelques mois plus tard, lors de l’ultime séance servant de bilan mais aussi d'évaluation des mois précédents, elle a ainsi pu partager son expérience et écouter celle des autres.
“J’étais très heureuse de prendre ma retraite. En écoutant les autres, j’ai pris conscience que certains vivaient des situations beaucoup plus difficiles. Je voyais des gens malheureux. Une dame a même dit qu’elle aurait préféré continuer à travailler jusqu’à sa mort”, raconte Michèle Berardi.
L’atelier est aussi l’occasion de s’entraider. “Une autre dame s’est retrouvée dans une situation très critique. Nous nous sommes tous mobilisés afin de trouver une solution. Elle a pu prendre un rendez-vous avez un service de la mairie, ce qu’elle n’osait pas faire auparavant. On l’a ‘boostée’”, relate-t-elle. Après cette expérience, Michèle Berardi a indiqué être restée en contact avec d’autres participantes, avec qui elle échange quelques mails de temps en temps.
“C’est un moment de partage avec des personnes qui se trouvent au même stade de leur vie. Les gens apprennent des choses, mais c’est presque un prétexte pour réunir des gens qui ont besoin de créer du lien”, conclut Jean Hennequin. Ce dernier rêve de développer encore plus d’ateliers et de programmes pour les seniors, avec, pourquoi pas, des journées thématiques autour des courses hippiques avec visite d’écurie et rencontres avec des jockeys, ou bien déplacement à la mer sur un chalutier…
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