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Travailler trois jours fériés pour mieux préparer sa retraite ? La proposition de la CPME Istock
Ce jeudi 13 février, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) propose de faire travailler les salariés trois jours fériés, en mettant le salaire correspondant sur un compte personnel d'épargne retraite.

Dans le cadre des négociations à venir sur la réforme des retraites, une nouvelle proposition de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) vient relancer le débat sur la retraite par capitalisation. 

Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, propose que les salariés travaillent trois jours fériés par an, mais au lieu de percevoir un salaire pour ces journées, l’argent serait mis de côté dans un compte individuel d’épargne retraite. "Nous proposons de mettre trois jours fériés travaillés par les collaborateurs, pas sur leur fiche de paie mais sur un compte qui leur appartient”, en vue de la retraite, a-t-il détaillé indiquant que la CPME était “ouverte à d’autres propositions”.

Une manière selon lui de renforcer l’épargne populaire tout en maintenant le système par répartition. Le but : permettre à chaque salarié de se constituer un complément de retraite, au-delà des cotisations obligatoires. "Le système par répartition doit continuer, mais il faut y ajouter une brique d’épargne populaire, de capitalisation", a souligné Reza-Tofighi lors d’une interview accordée à Sud Radio, le jeudi 13 février. “Si c’est juste pour aller parler de l’âge ou du nombre de trimestres, on ne va pas y arriver (…). Il y a une réalité démographique”, à savoir la “baisse de la natalité, l’espérance de vie qui augmente, le nombre d’actifs qui diminue par rapport au nombre de retraités”.

Une proposition déjà évoquée 

La CPME n’est pas la seule à évoquer l’idée de la retraite par capitalisation. En effet, de récentes études ont également suggéré de développer cette forme d’épargne pour compléter les retraites des Français. En septembre 2024, les députés Charles de Courson et Félicie Gérard avaient remis leur rapport de la mission d’information sur la fiscalité de l’épargne retraite par capitalisation, proposant de lever les obstacles fiscaux à la souscription d’un plan d’épargne retraite (PER) et de rendre le PER d’entreprise collectif obligatoire dans les entreprises de plus de 11 salariés. 

Un compromis difficile à adopter ?

Les experts, ainsi que les syndicats, risquent de se montrer réticents face à ces propositions, redoutant qu’elles n’accentuent les inégalités entre les salariés, en fonction de leurs capacités à travailler ces jours fériés.

Il est difficile de savoir si cette proposition de travailler trois jours fériés pourra être intégrée dans le débat en cours. Selon François Bayrou, le Premier ministre, les discussions avec les partenaires sociaux débuteront fin février sans “tabou”, mais sans remettre en question l’équilibre financier du système.

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