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C'est une information diffusée par l'AFP et reprise mardi 16 juillet par le quotidien Sud-Ouest qui a de quoi susciter l'inquiétude chez les retraités acuels et ceux qui vont le devenir. En effet, le Comité de suivi des retraites (CSR), organisme public dépendant du cabinet du Premier ministre, a émis un avis très défavorable en début de semaine concernant le déficit du régime des pensions qui augmente inexorablement. Malgré la réforme de 2023 passée en force par 49-3 par le Premier ministre de l'époque Elisabeth Borne et qui n'a pas vraiment mis les Français dans la rue, cette fois. Vont-ils le regretter ?
Les experts s'alarment sur une situation qui persiste
L'avis du CSR repose sur le rapport annuel 2024 du Conseil d'orientation des retraites (COR), publié fin juin et rendu public mardi, donc. Les cinq experts qui l'ont rédigé sur 234 pages avertissent : "le message pour cette année est que les déficits subsistent, et que, en application de la loi de 2014, le comité est tenu d'alerter sur cette persistance, et de recommander que des réponses y soient apportées." Et celles-ci risquent d'être douloureuses . Le Comité précise : "si la réforme a durci les critères d'âge, ceci a été et sera en partie contrebalancé par des effets positifs à court ou long terme sur le niveau des pensions, et plus spécifiquement les petites pensions. Pour le système de retraite, l'effet financier est amoindri d'autant."
Trouver de nouvelles ressources pour "retrouver l'équilibre"
Le CSR n'a pas pour vocation de proposer des mesures, mais des pistes pour accompagner le gouvernement dans ses décisions. La plus importante issue du rapport du COR, qualifiée de "seule piste", est de relever le taux de cotisation global. Mais, prévient le Comité, « il faudrait s’assurer » que la hausse des cotisations « soit aussi neutre que possible pour l’activité économique et ne vienne pas indirectement réduire la marge de manœuvre des autres prélèvements. »
La hausse des cotisations pour tous préconisée
"I l faudrait, toutes choses égales par ailleurs, augmenter le taux de cotisation de 0,5 à 0,8 point à court terme, et de 1,5 point à plus long terme », affirme Didier Blanchet, président du CSR, au quotidien les Échos. Ce sans toucher "temporairement" à l'âge légal de départ à 64 ans fixé par le réforme des retraites. Tout en envisageant d'indexer - par "couplage" - cet âge de départ sur l'espérance de vie des Français, permettant de l'augmenter au-délà des 64 ans si cette espérance continue de croître à l'avenir.
Une baisse des pensions à prévoir
Malheureusement comme évoqué, cela paraît inéluctable. D'après le Comité, "l e dernier levier d'ajustement est le niveau relatif des pensions". Non seulement il préconise de baisser le taux de remplacement mais également de ne plus indexer les retraites sur l'inflation. Car baisser le taux de remplacement seul "a l'inconvénient de n'affecter que le flux de nouveaux retraités." Ce qui signifie moins d'argent dans les caisses...
En effet, le Comité insiste : "le levier qui n'a pas été activé en 2023 est celui de la sous-indexation des pensions déjà liquidées". Tout en reconnaissant "qu'il est de fait très problématique d'avoir à reprendre aux retraités une partie de ce qui leur a été accordé à la liquidation et qu'ils considèrent comme le retour qui leur est dû sur leurs cotisations passées".
Les experts concluent : "aucun système de retraite ne peut offrir un taux de retour complètement garanti sur l'effort contributif passé". Il serait d'après eux plus équitable que les retraités actuels "au moins à partir d'un certain seuil de niveau de retraite" connaissent une "baisse du rendement", tandis que "les générations qui liquideront dans les décennies à venir" auront sans nul doute un taux de rendement leurs cotisations plus bas. Affaire à suivre...