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"Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions", écrivait sans détour le candidat Macron dans son programme de campagne, en 2017. Un totem qu’il n’aura eu de cesse de défendre contre vents et marées, même quand certains membres de son gouvernement semblaient céder aux sirènes du "pragmatisme" économique. Agnès Buzyn comme Édouard Philippe, pour ne citer qu’eux, envisageaient sérieusement de "proposer un allongement de la durée de travail", rappelle le Journal du Dimanche (JdD). Ils ne sont pas les seuls : tous les ministres issus des rangs de la droite républicaine ont, à un moment ou un autre, estimé la question digne d’intérêt. Après une réelle cacophonie, le président a tranché : ce n’est pas prévu.
Pourquoi, alors, le texte présenté par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, envisage-t-il un report de l’âge légal de départ à taux plein ? En pratique, souligne Le Point, c’est parce qu’il s’agit de "l’âge d’équilibre". Il sera toujours possible de partir à 62 ans, cependant cela impliquera une décote de 5% de la pension pour quiconque n’a pas commencé à travailler avant 20 ans. Seront exemptés de minoration toutes les travailleuses et tous les travailleurs ayant accumulé des points de pénibilité.
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Le vrai problème, assure l’hebdomadaire, vient du fait que cet âge d’équilibre – que nos confrères décrivent également comme un âge "pivot" – n’est pas fixe. Dans la mesure où il sera normalement indexé sur l’espérance de vie moyenne de la population française, il sera mécaniquement amené à reculer.
Pour toutes celles et ceux né entre 1980 et 1990, l’âge légal de départ à la retraite à taux plein devrait varier entre 65 ans et 5 mois ainsi que 66 ans et 3 mois, indiquent les hypothèses utilisées dans le rapport de Jean-Paul Delevoye pour simuler les cas type, en comparaison au système actuel.
"Jean-Paul Delevoye assume d’intégrer la possible augmentation de l’espérance de vie et de la lier automatiquement au recul de l’âge de départ", confirme en effet Le Point… Non sans rappeler cependant que ce recul n’en est pas tout à fait un : un départ à 62 ans actuellement ne garantit pas le taux plein et l’âge précis pour l’avoir varie en fonction de la génération de naissance. Il était d’ailleurs supposer être repoussé jusqu’en 2035, du fait de la loi Touraine, votée pendant la précédente mandature.