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Les femmes "sont un peu pénalisées par le report de l'âge l'égal". Si cette phrase aurait pu être prononcée par un membre de l’opposition, c’est en réalité au ministre chargé des relations avec le Parlement Franck Riester qu’on la doit.
Sur le plateau de l’émission Audition publique sur la chaîne parlementaire Public Sénat le lundi 23 janvier, il s’est en effet exprimé sur un point de la réforme qui révolte particulièrement les députés de gauche. Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise à l’Assemblée nationale avait notamment déclaré, lors du meeting commun de la Nupes le mardi 17 janvier 2023, "cette réforme est anti-femme".
Franck Riester : une déclaration qui met à mal la communication du gouvernement
Franck Riester a ainsi expliqué : "Les femmes, pour pouvoir atteindre leur durée de cotisation, utilisent, et c'est bien légitime, des trimestres validés par enfant. Ça leur permet d'accéder plus facilement aux trimestres minimums pour pouvoir valider une retraite sans décote", ajoutant que "les trimestres par enfant ne jouent pas sur le report de l'âge, ils jouent sur la durée de cotisation. Sur ce point-là en particulier, elles sont un peu plus impactées que les hommes".
Des déclarations qui ont donc été bien accueillies à gauche, mais moins du côté du gouvernement. Lors de la séance de questions aux ministres le mardi 24 janvier 2023, la Première ministre Elisabeth Borne a assuré "Je ne peux pas laisser dire que notre projet ne protégerait pas les femmes. Au contraire", alors qu’elle était interpellée sur le sujet.
Si ce sujet est revenu sur le devant de la scène en début de semaine, c’est en réalité parce qu’une nouvelle étude a été publiée, révélant l’écart dans l’allongement de la durée de travail entre les hommes et les femmes.
Une réforme qui pénalise les femmes
Une étude d’impact de la réforme des retraites a été réalisée par les services de l’Etat et elle accompagne le projet de loi présenté ce lundi 23 janvier en Conseil des ministres. Comme le rapporte La Dépêche, celle-ci dévoile notamment que les femmes partiront à la retraite en moyenne sept mois plus tard qu’aujourd’hui, contre cinq mois pour les hommes.
Il s’agit d’une moyenne et ce chiffre varie selon les générations. Mais à chaque fois, ce sont les femmes qui subissent le déséquilibre. Par exemple, pour celle de 1980 , les travailleuses partiront en moyenne huit mois plus tard qu’aujourd’hui tandis que pour les hommes, il faudra patienter quatre mois.
Mais en réalité, au-delà des femmes de manière générale, c’est surtout les mères qui risquent d’être pénalisées par cette réforme , plus particulièrement celles qui n’ont pas interrompu leur carrière.
Les mères, particulièrement impactées
Pourquoi les femmes sont-elles plus impactées que les hommes par le report de l’âge légal ? En réalité, cela est particulièrement vrai pour les mères de famille. En effet, comme l’explique franceinfo, un départ à 64 ans fait perdre aux femmes une partie de leur bénéfice de trimestres accordés pour chaque enfant.
Actuellement, ceux-ci permettent aux femmes de bénéficier d’un départ anticipé de deux ans par enfant dans le privé et d’un an dans le public, comme l’a confirmé le ministre du Travail Olivier Dussopt le lundi 23 janvier.