De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
64, voire 65 ans et plus… Différents candidats à la présidentielle envisagent de repousser l’âge légal de départ à la retraite. Ce point controversé faisait d’ailleurs partie des mesures phares de la réforme des retraites voulu par le gouvernement actuel, mais avortée en raison de la crise sanitaire. Le projet n’est pas pour autant abandonné.
Selon différentes experts, le recul de l’âge au-delà de 62 ans (âge pivot actuel), est inévitable, pour maintenir le système de retraite par répartition à l’équilibre. Or, si ce procédé engendre des économies sur les retraites, il entraîne aussi des dépenses supplémentaires de chômage et d’invalidité, comme nous l’expliquions dans un précédent article. Quant au surplus d’impôts et cotisation espéré par Bercy, il est contesté par divers économistes, d’après différents documents étudiés par le Conseil d’orientation des retraites (COR).
Report de l’âge de départ à la retraite : des coûts cachés et des gains incertains
La Dress et la Dares présagent un important "effet d’éviction" vers d’autres prestations sociales : chômage, invalidité, handicap, arrêts maladie… La facture aurait pu atteindre près de 5 milliards d’euros en 2019, si l’âge légal avait été reporté à 64 ans au lieu de 62. C’est plus du tiers des économies espérées par la direction du Trésor, qui évalue ces "transferts induits" à 0,2 point de PIB (produit intérieur brut), alors que le "solde des retraites" est censé s’améliorer de 0,5 point de PIB au terme d’une "montée en charge" étalée sur 10 ans (au rythme d’un trimestre par an), rapporte Mieux vivre votre argent.
Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), reporter l’âge pivot conduirait à "une hausse progressive du chômage" qui freinerait ainsi : les cotisations salariales tant espérées par Bercy, la consommation des ménages et donc recettes. Le gain se réduirait alors à seulement 0,1 point de PIB.
Pour "redresser les comptes", "l’amélioration maximale" passerait donc forcément par une augmentation de la CSG ou des cotisations salariales ou bien par une diminution des pensions, alertent les économistes.
Quels sont alors les candidats à la présidentielle qui pourraient revoir leur programme sur les retraites ? Le point dans notre diaporama ci-dessous.