De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Alors que s’ouvre une semaine de contestation sociale, les syndicats ont appelé à une grève générale ce jeudi 19 janvier. Parmi les corps de métiers voués à une forte mobilisation, les enseignants ont prévu de rejoindre cette journée afin de protester contre une réforme des retraites perçue comme injuste. Il faut dire que le torchon brûle depuis des mois entre le gouvernement et les professeurs. Retour sur les protestations d’une profession à bout de souffle.
Réforme des retraites : une forte mobilisation prévue chez les enseignants
Dès ce mardi 17 janvier, les enseignants avaient d’ores et déjà prévu de se mobiliser en déposant un préavis de grève nationale. Face aux annonces d’Elisabeth Borne sur la réforme des retraites, les professeurs ont finalement choisi de s’orienter vers la journée de grève générale organisée par les syndicats le jeudi 19 janvier. Une importante mobilisation est ainsi prévue chez les enseignants, qui s’opposent à cette réforme et s’inquiètent pour la prochaine rentrée 2023, annoncée sous haute tension.
Avec de nombreuses suppressions de postes envisagées et des conditions de travail qui continuent à se précariser, les enseignants ne souhaitent plus poursuivre leur métier de cette manière. Comme le rapporte à France Bleu Bourgogne Fabien Clément, professeur de lettres dans un collège de Côte-d’Or, “la revalorisation du métier [...] n’est pas là” tandis que le métier “est en difficulté”. De quoi envenimer la colère des enseignants, qui n’ont pas obtenu l’augmentation promise par le Président de la République en janvier.
Réforme des retraites : l’enseignement en pleine crise
Tandis que les candidats aux postes d’enseignants se raréfient de plus en plus avec les années, le recul de l’âge de départ à la retraite risque d’aggraver ces difficultés de recrutement. Si les concours se vident progressivement de leurs prétendants, une retraite plus tardive marquerait un épuisement accru des professeurs actuels.
Comme le souligne Sophie, professeur des écoles, au micro d’Europe 1, “c'est dur de travailler avec des enfants. À 64 ans, on n'a pas l'énergie, on n'a pas la force physique, on n'a plus la force mentale.” Pour elle, comme pour bon nombre de ses collègues, enseigner jusqu’à 64 ans est impensable. Fabien Clément poursuit en expliquant que la réforme des retraites est “une arnaque”, qui représente “un choix idéologique du gouvernement”.
Réforme des retraites : quel impact pour les professeurs ?
En 2020 déjà, le chef de l’Etat reconnaissait lui-même que les enseignants seraient lésés par la nouvelle réforme des retraites. En effet, avec la prise en compte, dans le calcul des pensions, de l’ensemble de la carrière, contre les six derniers mois actuellement, les enseignants toucheraient une pension moins importante que prévu. Pour exemple, un professeur des écoles, ayant un BAC+5, débute sa carrière à 2067 euros brut par mois, ce qui équivaut à moins de 1700 euros net.
Les rémunérations des professeurs dépendent ainsi essentiellement du degré d’enseignement et de l’ancienneté. En compensation, l’exécutif a prévu d’intégrer au calcul les primes et les indemnités. Ce qui n’empêche pas les enseignants de réclamer une revalorisation salariale afin d’éviter de devenir les grands perdants de cette réforme. Rappelons que, selon les chiffres, un quart des professeurs arrêtent d’enseigner avant de finir leur carrière.