De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le 1er septembre dernier, la réforme des retraites a été mise en application après de longs mois de débats et de lutte sociale. Dans un contexte tourmenté, les Français vont désormais devoir faire face au relèvement progressif de l’âge légal de départ, mais aussi à l’augmentation de leur durée d’assurance. Alors qu’ils vont devoir travailler jusqu’à 64 ans d’ici 2030, les pensions vont également connaître une revalorisation avec la hausse des plus petites pensions à 1200 euros. Si les Français restent majoritairement opposés à cette réforme des retraites, quel est son bilan, deux mois après sa mise en application ?
Réforme des retraites : la controverse toujours présente
Les Français ne décolèrent pas. Malgré l’engagement des syndicats, de l’opposition et leur lutte personnelle, ils n’ont pas réussi à arrêter le gouvernement, qui a persisté à vouloir faire adopter une réforme des retraites hautement controversée. Au programme, ce sont finalement des travailleurs qui vont prendre leur retraite plus tard en fonction de leur année de naissance, des décalages progressifs de départs à la retraite, mais aussi une hausse de la durée d’assurance, fixée à 43 annuités. Un contexte difficile, où les Français peinent à trouver leur équilibre.
Comme le rapportent nos confrères de Capital, deux mois après sa mise en application, les Français restent globalement contrariés face à la réforme des retraites. Une Grenobloise de 60 ans, fleuriste, explique ainsi qu’il ne lui restait que “deux ans à faire”, mais que la réforme Macron l’oblige à travailler “neuf mois de plus”. Dans ses souvenirs, elle évoque ainsi les années Mitterrand et la retraite à 60 ans, qui lui paraissent de plus en plus éloignées avec, depuis, un recul progressif de l’âge légal de la retraite, jusqu’au seuil prochain des 64 ans.
Réforme des retraites : des Français qui travaillent plus longtemps
Comme le précise la Drees, ce ne sont pourtant pas tous les Français qui vont devoir travailler plus longtemps. Ainsi, pour ceux qui sont nés en 1966, le surplus de travail nécessaire ne sera, en moyenne, que de 6,9 mois, de 6,7 mois pour ceux nés en 1972 et de six mois pour ceux nés en 1984. Il s’agit ainsi de l’effet conjugué des règles de départ et de la combinaison entre âge légal et trimestres pour partir à taux plein.
Rappelons qu’un certain nombre de personnes partent déjà à la retraite après l’âge légal puisqu’ils ne possèdent pas, à ce moment, tous les trimestres nécessaires pour partir sans décote et à taux plein. Ils sont donc contraints de continuer leur activité au-delà de l’âge légal, ce qui explique les six mois uniques de durée de travail supplémentaire, imposés par la réforme.
Réforme des retraites : des pensions plus élevées
En contrepartie de cet allongement de la durée de travail, des pensions plus élevées vont être perçues par les Français. Comme le précise Didier Blanchet, président du Conseil de suivi des retraites, “plus on travaille, plus on cumule de trimestres, plus on améliore la moyenne des salaires des vingt-cinq meilleures années prise en compte pour le calcul de la retraite de base”.
La Drees a ainsi réalisé un calcul afin de déterminer les gagnants et les perdants de la réforme des retraites. Ceux qui perçoivent de petites pensions, c’est-à-dire inférieures à 1350 euros sont donc gagnantssur la durée de la retraite, pendant que les autres apparaissent perdants. Il s’agit donc de l’application de la mesure voulue par le gouvernement pour porter les petites pensions à 1200 euros et les revaloriser sur le SMIC.