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Une surprise qui n’en est pas vraiment une. Après plusieurs jours de suspens, le gouvernement a enfin fait des annonces sur la réforme des retraites, grand chantier du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Si le projet était passé au second plan durant la pandémie de Covid-19, pas question pour le chef de l’État d’y renoncer une deuxième fois et il va tout faire pour modifier, en profondeur, le système actuel.
Alors que beaucoup craignaient un passage en force, par le biais d’un amendement au Projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS), l’Elysée a finalement opté pour la douceur. La réforme des retraites sera étudiée dans un projet de loi unique, après de nouvelles concertations avec les oppositions, les organisations syndicales et patronales. Le gouvernement vise une lecture du texte à l’hiver, puis une adoption rapide pour une mise en place à l’été 2023, soit dans moins d’un an.
Réforme des retraites : "On ne reculera pas"
Le calendrier d’Emmanuel Macron est-il réaliste ? En plus de susciter des mécontentements dans la population, la réforme des retraites en suscite à l’Assemblée nationale, où le parti présidentiel dispose d’une majorité relative. Si les oppositions décident de s’allier, il n’est pas certain que le texte voulu par l’exécutif puisse passer et le chef de l’Etat en est bien conscient. Il a d’ores et déjà prévenu que la douceur pourrait être remplacée par la force en cas de nécessité. Cité par Le Parisien, Emmanuel Macron aurait dit à sa majorité lors d’un dîner à l’Elysée mercredi : "Tout sera possible, mais on ne reculera pas". Traduction, d’après des membres de son gouvernement : "Ca veut dire qu’on aura alors les coudées franches pour avancer comme on veut, par un amendement au PLFSS, un PLFSS rectificatif en janvier ou un projet de loi dédié".
Le président a même brandi la menace de la dissolution, une grande première depuis son élection en 2017. Il serait prêt, en effet, à dissoudre l’Assemblée nationale en cas de censure de l’opposition, déclarant, selon le quotidien francilien : "Ne croyez pas que mon autorité ne durera pas jusqu’au bout sur les décisions à prendre. Si jamais il y a une motion de censure, dans la minute qui suit il y aura dissolution". La réforme est-elle déjà sûre d’être adoptée ?
Réforme des retraites : du 49-3 à la dissolution de l'Assemblée nationale
Emmanuel Macron ne cache pas son ambition : la réforme des retraites passera, peu importe les moyens utilisés. Il pourrait, dans un premier temps, décider d’engager l’article 49-3 de la Constitution afin de faire adopter le texte sans vote. Une cartouche qui l’expose à de lourdes conséquences, puisque les oppositions pourraient alors déposer une motion de censure à l’encontre de son gouvernement. Cette dernière doit rassembler 289 députés, mais le principal parti d’opposition, Nupes, dispose de 131 sièges dans l’hémicycle. Il faudrait donc une alliance entre les oppositions, ce qui est loin d’être infaisable : le Rassemblement national, par le biais de Marine Le Pen, a annoncé lundi qu’il voterait "toutes les motions de censures qui seront déposées".
C’est à ce moment-là que le chef de l’Etat pourrait décider de dissoudre l’Assemblée nationale, après consultation avec sa Première ministre Elisabeth Borne, le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Un jeu dangereux pour Emmanuel Macron, qui pourrait perdre la courte majorité dont il dispose en cas de réélection… C’est ce qui était arrivé à Jacques Chirac qui, après une dissolution en 1997, s’était retrouvé avec une majorité de gauche. Nous entrerions alors dans un système de cohabitation et il serait encore plus délicat de faire passer la réforme…
Pour éviter cette escalade, Emmanuel Macron a un plan.
Réforme des retraites : le plan d'Emmanuel Macron
Une dissolution de l’Assemblée nationale ne serait pas une bonne nouvelle pour le président, mais également pour d’autres partis, qui ne seraient pas sûrs de faire réélire leurs députés. Emmanuel Macron se montre confiant car, explique TF1 Info, il "espère rappeler à ses adversaires qu’ils n’ont rien à gagner en lui mettant des bâtons dans les roues, en premier lieu Les Républicains". C’est en effet sur les députés de la droite que compte le gouvernement pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale. Ces derniers, parmi les grands perdants des dernières législatives, seraient aussi en danger en cas de dissolution… Cette menace suffira-t-elle à Emmanuel Macron pour les convaincre de se rallier à sa cause ? Les prochaines semaines le diront.