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Universalité et solidarité sont deux des maîtres mots de la réforme des retraites. Pour autant, assure Marianne, cela ne signifie pas que toutes les Françaises et tous les Français soient gagnants dans le prochain régime qu'Emmanuel Macron et son équipe gouvernementale cherche à mettre en place. C'est particulièrement flagrant sur le sujet de la réversion.
Ce dispositif, qui consiste à verser (sous condition) une partie de la pension d'un conjoint décédé à la veuve ou au veuf, sera naturellement transformée pour correspondre au projet porté par l'exécutif. Et à en croire la récente étude d'impact dévoilée par les ministres, sa nouvelle forme devrait avantager les plus démunis, au détriment des plus aisés. Un mensonge, assure l'hebdomadaire marqué à gauche.
D'abord parce que les 70% de la pension du conjoint décédé, promis par le projet de loi, sont bien souvent moins avantageux que ce qu'offre aujourd'hui le mécanisme, dont les bénéficiaires sont très majoritairement les femmes. Actuellement, la pension de réversion représente 54% de ce que percevait le partenaire avant de s'en aller, auxquels s'ajoutent 60% de sa retraite complémentaire, rappelle le journal. Ce qui, pour de nombreuses veuves, peut s'avérer plus judicieux. Les calculs de Marianne évoquent des différences de plus de 60 euros mensuels et grimpant parfois jusqu'à 200 euros de moins par mois. "Un gouffre", assène l'hebdomadaire, qui ne manque pas de préciser que ces cas seront rares parce qu'ils ne sont possibles que quand, du vivant des deux retraités, les pensions sont proches.
Pension de réversion : des conditions d'accès plus difficiles ?
Autre détail important : l'accès à la réversion ne sera plus aussi simple, assure le titre de presse. En cas de remariage du conjoint survivant, par exemple, la pension pourraient être simplement coupée.
L'hebdomadaire, qui parle de "redistribution à l'envers", souligne aussi ce qu'il estime être des mensonges du gouvernement. Contrairement à ce que laisse entendre l'étude d'impact, les gagnantes et les gagnants seraient avant tout les conjoints de fonctionnaires, celles et ceux dont le conjoint avait une pension deux fois supérieure à la leur, ce qui s'avère rare, et… "les retraités avec un niveau au-dessus de la moyenne". Parce que la pension de réversion est actuellement soumise à un plafond de ressource, fixé à 1 760 euros mensuels, elle ne peut pas être perçue intégralement par tous les foyers. La contrainte étant supprimée dans le projet de réforme, certaines pourraient gagner 185 euros bruts par mois, calcule Marianne.
Ce qui s'avère contradictoire avec l'étude d'impact du gouvernement… Mais cette dernière ne prend pas en compte cette nouvelle réalité pour "maquiller le gain que représentera la réforme pour les veuves les plus aisées".