De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Elle fait partie de ces prestations que les retraités oublient de demander. Bien sûr, il ne s’agit pas vraiment d’un cas comparable à l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), mais la pension de réversion semble aussi appartenir à la catégorie des droits oubliés. C’est en tout cas ce qu’affirme Renaud Villard, directeur de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), dans les colonnes de Capital. Il y décrit plusieurs situations de non-recours inquiétantes en cela qu’elles engendrent parfois des situations financières complexes ; particulièrement quand le défunt laisse derrière lui plusieurs veuves (ce sont les femmes, à plus de 80% qui profitent des pensions de réversion).
Mais qu’est-ce que la réversion, à l’origine ? “La pension de réversion correspond à une partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier l’assuré décédé (salarié ou fonctionnaire). Elle est versée si certaines conditions sont remplies, à l’époux (et/ou ex-époux) survivant”, informe l’administration française sur le site du service public. C’est un mécanisme important, en cela qu’il permet de compenser pour partie les importantes inégalités de revenus qui frappent encore les femmes, une fois venu l’âge de la retraite. Du reste, toutes ne peuvent pas y prétendre : il faut nécessairement avoir été marié(e) avec son ou sa partenaire et ne pas excéder certains plafonds de ressources. Il faut aussi avoir l’âge requis.
Pension de réversion : quelles sont les conditions pour la toucher ?
Des conditions strictes s'appliquent aux réversions issues des régimes de base : il est nécessaire, informe La Retraite en Clair, de ne pas toucher plus de 21 985,60 euros par an dès lors que le bénéficiaire vit seul. S’il est en couple, en revanche, ce montant grimpe à 35 176,96 euros à l’année.
Il faut aussi prendre en compte la contrainte d’âge : en dessous de 55 ans, il n’est pas possible de prétendre à une quelconque pension de réversion. En théorie… En pratique, informe le magazine Pleine-Vie sur son site, il existe quelques exceptions. Récapitulatif.
Pension de réversion : quelles exceptions pour la condition d’âge ?
Dans les faits, deux exceptions peuvent s’appliquer et permettre de toucher la réversion - ou, à tout le moins, une partie de cette dernière - avant d’atteindre 55 ans. Il faut aussi préciser que, dans certains cas spécifiques, il est possible de descendre la barre à 50 ans en cas d’invalidité. L’Agirc-Arrco accepte en effet de la verser plus tôt.
Ceci étant dit, la première condition annulant l’obligation d’atteindre un âge quelconque ne concerne pas l’état de santé du bénéficiaire : elle repose sur la charge d'âme. Avoir élevé deux enfants, âgés d’au moins 18 ans au moment de la demande permet de bénéficier de la réversion auprès de l’Ircantec et de l’Agirc-Arrco. S’ils sont étudiants, apprentis ou sans-emploi, il faudra que ces mêmes enfants aient au moins 25 ans.
Si, cependant, ils sont invalides aucune contrainte n’est adossée à leur âge.
Pension de réversion : les orphelins aussi peuvent la toucher
Du reste, poursuit La Retraite en Clair, il ne faut pas non plus perdre de vue que certains enfants peuvent bénéficier de la réversion… Bien avant d’atteindre 55 ans. Il est cette fois question des orphelins.
Les orphelins, précise le site spécialisé, peuvent toucher jusqu’à 10% de la pension de réversion d’un parent décédé, dès lors qu’ils ont moins de 21 ans. Attention, cependant, le montant exact demeure limité et ne peut dépasser la pension totale qu’aurait pu percevoir le parent défunt.
En cas d’invalidité de l’orphelin, la limite d’âge est encore une fois levée.