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Affaire des eaux contaminées : la marque Perrier va-t-elle disparaître ? Illustration Istock
De nouvelles bactéries pathogènes ont été retrouvées dans des bouteilles de Perrier. Cette fois-ci, la célèbre marque d'eau minérale pétillante pourrait ne pas en ressortir indemne.

Un nouveau scandale qui pourrait bien être fatal. Il y a plus d’un an, enjanvier 2024, une enquête du journal Le Monde et de la cellule d’investigation de Radio France révélait une vaste fraude organisée par Nestlé et d’autres industriels concernant les eaux en bouteille.

Affaire des eaux contaminées : retour sur un an de scandale

Plusieurs marques telles que Hépar, Vittel, Contrex et Perrier étaient alors accusées de faire subir à leurs eaux des traitements non-conformes à la réglementation comme l’injection de sulfate de fer et de CO2 industriels, de microfiltration inférieure au seuil autorisé, mais aussi en mélangeant des eaux "minérales" ou "de source" avec de l’eau du robinet. Or, ces procédés sont illégaux pour des eaux embouteillées de cette catégorie, car celles-ci sont censées être protégées du risque de contamination, ce qui n’était alors pas le cas.

Après l’éclatement de ce scandale, le groupe Nestlé Waters avait assuré avoir supprimé tous ces procédés interdits et mis en place des plans de transformation de ses usines. Cependant, en décembre dernier Franceinfo révélait qu’en rapport de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie rédigé en août 2024 contrevenait aux déclarations de Nestlé.

Ce rapport concernait l’usine de Perrier dans le Gard et montrait que les qualités des ressources en eau exploitées n’étaient toujours pas suffisantes pour produire de l’eau minérale naturelle. Un risque virologique pour les consommateurs était même mentionné. L’ARS envisageait alors pour la première fois l’arrêt de la production sur ce site.

Perrier : de nouvelles révélations

Ce vendredi 18 avril, un nouvel épisode vient encore assombrir la réputation de la célèbre marque d’eau pétillante. La cellule d’investigation de Radio France s’est procuré un nouveau document de l’ARS d’Occitanie dévoilant cette fois-c i la découverte de bactéries pathogènes de l’intestin (entérobactéries) dans l’eau des bouteilles Perrier de 75 centilitres, au sein de cette même usine du Gard.

C’est ainsi près de 300 000 bouteilles qui ont été bloquées, ainsi que des centaines de milliers d’autres de 50 centilitres en raison de la présence d’un excès de germe revivifiante, potentiellement synonyme d’une contamination bactériologique. La destruction de tous ces produits est envisagée. De son côté, le groupe Nestlé assure que les bouteilles concernées n’avaient pas vocation à être commercialisées précisant auprès de nos confrères que "tous les produits mis sur le marché sont surs".

Cependant, alors que ces bactéries ont été détectées par l’entreprise le 11 mars 2025, Nestlé n’a prévenu l’ARS que dix jours plus tard contrevenant au code de santé publique qui impose de prévenir immédiatement les autorités sanitaires.

La goutte de trop pour Perrier ?

Or, ces révélations arrivent à un moment propice dans l’avenir de la marque. Le préfet du Gard, Jérôme Bonet, doit en effet se prononcer très prochainement sur l’avenir de Perrier et ces dernières révélations pourraient bien faire pencher la balance. De son côté, l’ARS demande au préfet de retirer le label "eau minérale naturelle" à la marque et préconise de ne plus autoriser la production de ce type d’eau dans l’usine du Gard.

Si le préfet venait à suivre ces directives, le coup porté à Perrier serait particulièrement lourd, et la marque pourrait bien être dans l’obligation de mettre la clé sous la porte.