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Pension de réversion : un avenir incertain
Baisse en vue ? Bien que le gouvernement n’évoque pour l’instant qu’une "harmonisation" des régimes de réversion, l’Organisation de coopération et de développement économiques va beaucoup plus loin.
Dans son rapport annuel sur les retraites en Europe publié ce lundi et repris par Les Echos, l’OCDE se veut provocante et demande même si les pensions de réversion constituent encore un réel besoin.
Rappelons qu’au sein des pays occidentalisés – bien que de gros écarts sont constatés- un retraité sur 5 (dont 85 % de femmes) perçoit en moyenne 50 % de la retraite de son conjoint défunt. En France, les veufs bénéficient dans le public de 50 % de la pension de leur conjoint décédé. Dans le privé, 54 % de la retraite de base sont reversés (sous condition de ressources), et 60 % de la retraite complémentaire.
Si pour l’Organisation des pays développés "les pensions de réversions restent indispensables pour lisser le niveau de vie après le décès de leur conjoint", elle suggère toutefois une redistribution entre célibataires et couples bi-actifs, en mettant en place des réversions…plus modestes.
Assurer un niveau de vie honorables aux veufs et veuves. Pour l’OCDE, la réversion ne devrait servir qu’à cela. Et selon elle, ce n’est pas le cas aujourd’hui. "Les bénéficiaires ne devraient pas avoir droit à une pension de réversion permanente avant l’âge de la retraite mais devraient percevoir, au lieu de cela, des prestations versées à titre temporaire pour les aider à s’adapter à leur nouvelle situation", assure-t-elle. Et d’ajouter : "Vu la façon dont elles sont conçues actuellement, les pensions de réversion impliquent généralement une redistribution entre les foyers." En d’autres termes, ce sont les célibataires qui "subventionnent" la retraite des couples, et les couples bi-actifs qui paient pour les mères au foyer. Le coût de ces réversions doit donc, selon elle, être "internalisé au sein de chaque couple ou devrait au moins être réparti sur tous les couples". Mais comment ? Pour parvenir à répartir les coûts, l’organisation prend l’exemple de la Suède et du Chili. Dans ces pays, les époux peuvent décider de toucher une pension réduite lors de leur vivant et peuvent mutualiser leurs dépenses. Résultat ? Le conjoint survivant touchera une pension plus élevée. Mais une telle réforme ne serait pas sans conséquence. En effet, pour ne pas alourdir le coût total des pensions, les retraités en couple verraient leur pension flancher de 9% ! Les célibataires seraient, quant à eux, favorisés. Ils percevraient même "une retraite plus élevée que les personnes vivant en couple et touchant une pension de réversion". Ce n’est toutefois pas la seule proposition émise par l’OCDE. Une autre solution, toute aussi étonnante, est soumise dans ce rapport. Autre procédé proposé, le "splitting". Déjà entièrement mis en œuvre en Suisse et adopté de manière optionnelle en Allemagne, ce système vise à couper les droits en deux. En plus de l’éventuelle mise en commun des biens et des revenus pendant la vie active, les couples mettent aussi en commun leurs droits à la retraite.La somme peut être divisée à 50/50 ou en fonction de leurs apports respectifs. Mais cela ne semble pas suffire à remplacer la réversion. "Après la mort de leur conjoint, les survivants qui n'ont pas travaillé perdent en moyenne 24 % de leur revenu disponible dans les 35 pays de l'OCDE. Sans réversion, la perte serait de 61 %", souligne l’OCDE. Il faudrait donc envisager un socle de réversion en complément d'éventuelles pensions partagées. "Par exemple, avec un splitting à 50-50, un taux de remplacement autour de 40 % suffirait pour améliorer le niveau de vie d'une veuve n'ayant jamais travaillé, alors qu'il faudrait un taux de 70 % en l'absence de splitting".Pension de réversion : vers une internalisation des coûts au sein des couples ?
Pension de réversion : vers une réduction pour les couples ?
Pension de réversion : vers des droits coupés en deux ?