Certains ont eu l'heureuse occasion de partir à la retraite avant le début de l'année 2022. Compte tenu des incertitudes à venir, ont-ils eu raison ?
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Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Emmanuel Macron… De nombreuses figures - déclarées ou non - de l’élection présidentielle 2022 prônent le report de l’âge légal de cessation d’activité. D’aucuns envisagent d’ailleurs une transformation plus conséquente encore de notre système de solidarités inter-générations. De quoi inquiéter bien des pré-retraités qui s’apprêtaient en effet à liquider leurs droits ? Probablement : les périodes d’incertitudes ont en effet tendance à provoquer en masse les fins de parcours professionnels. Les statisticiens enquêtant sur ces phénomènes parlent de "vagues". La première d’entre elles a d’ailleurs été observée en 2003, informe La Gazette des Communes sur son site. 

D’autres ont suivi, en 2006, en 2007 et en 2008. Quid de 2021 ? La possible réélection d’Emmanuel Macron implique un potentiel retour en force de son projet. C’est en tout cas ce qu’espèrent ses soutiens. Lui s’est montré plus ambigu. "Dès 2022, il faudra prendre des décisions claires. Elles feront l’objet de débats démocratiques. Il faudra travailler plus longtemps en repoussant l'âge légal, supprimer les régimes spéciaux, harmoniser les régimes publics et privés, offrir une pension minimale de 100 euros, aller vers plus de liberté, encourager ceux qui veulent travailler au-delà de l’âge légal", a-t-il ainsi déclaré, rappelle Le Nouvel Observateur

Retraite : fallait-il partir avant 2022 ?

La propension des candidats souhaitant repousser l’âge de départ à la retraite doit-elle justifier un départ anticipé ? Fallait-il partir avant 2022 ? "A l’approche d’une réforme, il est parfois pertinent de précipiter son départ à la retraite. Ce n’est pas toujours nécessaire, cela étant", indique l’économiste Philippe Crevel, pour qui la situation actuelle n’appelle pas nécessairement à l’urgence. Toutefois, les plus inquiets ont tout de même à se dépêcher…  car nul ne pourra, une fois à l’Elysée, ignorer bien longtemps la question. Explications.

Retraite : quand faut-il partir pour éviter la prochaine réforme ?

"L’élection présidentielle aura lieu au mois d’avril, ce qui signifie qu’il y aura certainement davantage matière à s’interroger à ce moment-là. Ceci étant dit, il apparaît hautement improbable que le prochain chef de l’Etat ne se penche pas sur la question des retraites. En admettant qu’il s’agisse d’un sujet prioritaire, deux scénarios se démarquent", poursuit l’économiste, président du Cercle des Epargnants.

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"Dans le premier cas, Emmanuel Macron est réélu. Il lui faudra alors présenter un projet de loi amendé par rapport à son dernier texte en la matière. Dans le second cas, un autre candidat prend l’Elysée. S’il ou elle souhaite réformer les retraites immédiatement, il faudra alors rédiger un nouveau texte. Quel que soit le scénario, l’horizon d’entrée en vigueur la plus optimiste nous ramène donc à fin 2022", explique encore Philippe Crevel.

Pour être sûr de ne pas se voir concerné par la réforme des retraites théorique à venir, il faudrait alors partir avant juillet, août, ou septembre 2022, de sorte à pouvoir liquider ses droits en fin d’année. Pour autant d’autres facteurs sont à prendre en compte avant de décider trop promptement…

Réforme des retraites : ce qu’il faut prendre en compte avant de précipiter son départ

Précipiter son départ à la retraite, c’est aussi accuser une perte potentielle de revenus qu’il convient de calculer avant de prendre sa décision. "Il est important de tenir compte des conséquences financières d’un départ anticipé. Certains peuvent se le permettre ou ont davantage à y gagner, comme c’était le cas d’une partie du personnel soignant en 2003. Pour d’autres, c’est moins rentable", rappelle en effet l’économiste.

L’intérêt financier d’une telle décision est parfois d’autant plus limité que les réformes des retraites ne prennent pas effet immédiatement. "Au contraire, elles sont toujours progressives. On ne réhausse pas l’âge de départ de 62 à 64 ans du jour au lendemain. C’est une mesure qui se programme sur un quinquennat en général", observe en effet Philippe Crevel.