De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le départ à la retraite n’est jamais une étape facile. Les mieux préparés, c’est-à-dire ceux qui ont cotisé le plus longuement et qui se sont largement renseignés sur la question, font régulièrement face à des pièges coûteux. Même quand tout se passe bien, le risque d’erreur demeure élevé, en témoigne notamment Dossier Familial sur son site : en 2020, une pension liquidée sur six fait l’objet d’une bourde financière qui, dans la majorité des cas, vient en minorer le montant. Pourtant, pour certains la situation est encore plus complexe.
En effet, celles et ceux qui ne peuvent pas aligner assez de trimestres de cotisations pour prétendre au taux plein se préparent bien souvent à la croix et la bannière. Mais comment cela se passe-t-il quand on ne peut en présenter “que” 80 ? C’est souvent le signe d’une carrière hachée ou d’une (très) faible rémunération ; voire des deux. Rappelons, en effet que la validation d’un trimestre de retrait dépend des montants gagnés dans l’année. Il est essentiel de percevoir au moins 150 fois le Smic horaire brut en douze mois, pour en obtenir un. Cela veut dire que toute revalorisation du salaire minimum entraîne une hausse du seuil de cotisation, ainsi que l’a déjà expliqué Planet.
À quelle retraite peut-on prétendre quand on a cotisé 80 trimestres ?
Autre détail important à prendre en compte : selon la date de naissance, le nombre de trimestres nécessaires pour prétendre au taux plein change. Ainsi, pour tout individu né entre 1953 et 1954, il faut pouvoir justifier de 165 trimestres. Les actifs qui s’apprêtent à partir à la retraite en ce moment, généralement issus des générations nées en 1960, doivent pour leur part en cumuler 168. Passé 1973 et en l’absence d’une probable réforme d’ici à leur départ, les Françaises et les Français devront avoir acquis au moins 172 trimestres.
Chaque trimestre manquant à l’appel, pour les travailleuses et les travailleurs nés au début des années 1960, représente un malus de 1,25%. Quelqu’un souhaitant partir à la retraite alors qu’il n’a cumulé “que” 80 des 168 trimestres requis s’expose donc théoriquement à une minoration de sa pension potentielle totale de… 110%. En pratique, ce genre de situation n’est pas réellement possible : il existe en effet des dispositifs pour protéger les retraités les plus précaires.
C’est le cas de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), qui remplace l’ancien minimum vieillesse, comme l’explique TacoTax sur son site. À condition d’avoir au moins 65 ans, de résider six mois en France et de ne pas dépasser certains plafonds de ressources annuels (revalorisé à 1 229,82 euros par mois depuis la mi-octobre 2021, rappelle encore Dossier Familial).
Selon le nombre de trimestres total cotisé auprès du régime général, le montant de cette prestation financée par le Fonds de solidarité vieillesse (FSV) change. Ainsi, il atteint :
- 645,50 euros par mois pour un bénéficiaire ayant cotisé moins de 120 trimestres au régime général de la Sécurité sociale
- 705,36 euros par mois pour un bénéficiaire ayant cotisé au moins de 120 trimestres au régime général de la Sécurité sociale