Connue pour être très dure avec ses collaborateurs, la nouvelle porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot ne l'est visiblement pas envers elle-même. La jeune femme, depuis sa prise de poste, multiplie les couacs, les approximations et autres "recrachage" d'éléments de langage.
Trois collaborateurs rodés aux arcanes du pouvoir claquent la porte
Ce qui n'a pas manqué de crisper ses équipes et d'amener certains au départ. Et non des moindres : le directeur de cabinet, William Elman, son adjointe et la cheffe de cabinet. Ces trois membres du cabinet de la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot ont démissionné vendredi 12 avril, a appris mercredi 17 avril Franceinfo de sources concordantes, confirmant une information de Marianne.
Par exemple, rapporte un article de Libération, la ministre, le 3 avril dernier, avait annoncé qu'un attentat avait été déjoué lors du week-end de Pâques, avant de revenir sur ses propres déclarations moins d'une heure plus tard, s'excusant "de ne pas avoir été claire".
Et pour autant la jeune ministre avait la réputation d'être très dure avec ses collaborateurs, confie un membre de son équipe au même journal. Ces trois collaborateurs sont des personnalités totalement inconnues du grand public, mais rôdées aux arcanes du pouvoir, indique France Info.
La jeune femme jusque-là était décrite, sous le gouvernement Borne comme : "discrète, effacée " par l’omniprésence de Gabriel Attal à l’Éducation, " ça a été compliqué d’exister ", raconte une source macroniste au journal Nice Matin en janvier dernier. C'est d'ailleurs Attal à l'époque qui pousse Prisca Thevenot pour le porte-parolat, affirme une source au sein du parti présidentiel au journal.
Mais qui est cette jeune ministre, qui semble dépassée par ses responsabilités ?
Marcheuse tenace
En juillet dernier, la ministre, alors secrétaire d’État à la jeunesse est propulsée porte-parole du gouvernement, en remplacement d’Olivier Véran. Numéro 2 au ministère de l’Éducation nationale aux côtés d’un certain Gabriel Attal, c’est une fidèle du nouveau Premier ministre, qui" l'adore", selon une source macroniste interviewée au journal Nice Matin. Comme le rappelle également l'article de Nice Matin, rappelle, elle avait, à cette époque, pris la succession de Sarah El Haïry à la tête du secrétariat d’État en charge du Service national universel (le fameux SNU).
À 38 ans, celle qui se décrit comme "un pur produit de l’école républicaine", a fait ses classes en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Ancienne consultante et entrepreneuse, cette fille d’immigrés mauriciens fut aussi membre de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale en 2022. Adhérente d’En Marche ! de la première heure, elle avait tenté une candidature aux législatives de 2017 à Stains, mais fut battue au second tour par la communiste Marie-George Buffet. Trois ans plus tard, elle devient la porte-parole de la République en marche et conseillère régionale d’Île-de-France, en 2021.
Un parcours qui en dit long sur sa ténacité face à l'adversité. Interrogée sur les trois récentes démissions dans son cabinet, voici sa réponse.
"Je continuerai à le faire avec une équipe déterminée"
" C’est comme en amour, la vie des cabinets est ainsi faite. Il y a des personnes qui partent en faisant du bruit et d’autres qui restent en silence et d’autres qui reviennent en silence ", a commenté Prisca Thevenot, interrogée sur ces démissions en série lors du compte rendu du Conseil des ministres. " Ce qui m’importe et ce qui m’intéresse aujourd’hui ", " c’est de pouvoir expliquer, porter l’action résolument engagée par le président de la République ", a-t-elle ajouté, sans donner les raisons de ces départs. « Je continuerai à le faire avec une équipe déterminée », a-t-elle assuré, revient le Télégramme dans un article.
Son entourage a par ailleurs confirmé le départ du directeur de cabinet, de son adjointe et de la cheffe de cabinet. La nouvelle directrice de cabinet, elle, a également été annoncée, elle sera Matylda Brzezinska, une ancienne conseillère en communication à Matignon lorsque Elisabeth Borne était Première ministre.
