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Une polémique qui enfle. Comme à son habitude, Gérald Darmanin aime s'attirer les foudres de parts et d'autres. Pourtant, lorsqu'il attaque l'ancien joueur des Bleus, Karim Benzema, toute l'opinion publique s'en mêle. En effet, le mardi 17 octobre, le ministre s'en est violemment pris à l'attaquant français. Il l'accuse d'être "en lien notoire avec les Frères musulmans", comme il l'explique lors d'un entretien pour la chaîne Cnews. Depuis, en pleine tension terroriste en France, le ministre de l’Intérieur fait le tour des médias pour tenter de se justifier, son argumentation reposant sur l’absence d’un tweet de soutien de la part du buteur des Bleus envers les civils israéliens ou la famille de Dominique Bernard.
Par la suite, l’avocat de ’Benzé’ a fait savoir qu’il prévoyait de déposer une plainte contre le ministre et d’autres personnalités, qui ont exprimé leur accord face aux propos tenus par le ministre de l'Intérieur. Ce dimanche, à l'occasion de l'émission Focus Dimanche, présentée par Mohamed Bouhafsi sur RTL, l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, a pu donner son avis sur ce qui est devenu un véritable sujet de discorde. A juste titre selon lui ?
Le regret d'Edouard Philippe
Dans ce fameux entretien accordé à Focus Dimanche ce dimanche 22 octobre sur RTL, Edouard Philippe regrette tout d’abord "l'hyper-rapidité avec laquelle les responsables politiques, mais en vérité pas seulement les responsables politiques, croient bon de s’exprimer".
L’ex-locataire de Matignon souligne que la qualité du débat public ne dépend pas de sa réaction, ou de l’absence de réaction, à un tweet d'un joueur de football. Il est de l’avis que consacrer du temps, de l’énergie et des ressources médiatiques à des controverses concernant les déclarations des joueurs de football n’améliorera pas la situation politique du pays de manière significative.
"Ce que je dis à Gérald"
Sans forcément l'incriminer, l'actuel maire du Havre estime donc que ces sujets ne méritent pas l'attention qu'ils devraient avoir. En particulier cette fameuse politique quant au "non-message" de soutien de Karim Benzema. Pourtant, il souhaite porter un message qui semble être un conseil pour son ancien associé de Matignon. "Je vais vous dire ce que je dis à Gérald : on attend du ministre de l’Intérieur qu’il prépare le pays et qu’il garantisse la sécurité dans une société extrêmement dangereuse et extrêmement tendue, déclare l'ancien premier ministre sur RTL. Et c’est un job extrêmement difficile. Et Gérald le fait bien et j’ai confiance en lui. Et c’est ce à quoi doit se consacrer le ministre de l’Intérieur."
Un avant-goût de 2027 ?
Même si ces deux là ne l'avouent pas, ils sont chacun de leur côté en mode "Elysée 2027". D'un côté, Gérald Darmanin sur le front de l'Intérieur mais pas seulement. Son implication est devenue encore plus importante, notamment ces dernières semaines en raison de la crainte de nouvelles attaques terroristes sur le sol français, et face auxquelles il promet de "protéger les Français". Son implication dans des débats inexistants pourraient cependant lui coûter cher, même si les prochaines présidentielles sont ancrées dans un coin de sa tête.
Pour le second, qui lui n'aura pas besoin de primaire pour se présenter au premier tour des élections suprêmes, il tente d'inverser les critiques à son égard, en ce qui concerne sa capacité à diriger la France. Lors de ce même entretien sur l'antenne de RTL, il se défend corps et âme : "La seule chose que je peux vous dire, et les gens qui me connaissent le savent, c’est que quand je me fixe un objectif et que j’ai décidé que c’était un objectif, c’est difficile de me faire changer d’avis". Faut-il comprendre qu’il n’y a pas de doute à émettre sur son envie de briguer l’Élysée ? "Vous faites exactement ce que vous voulez mais moi je sais très très bien ce que je fais. Je suis très tranquille et les gens qui pensent que ma tranquillité est de la désinvolture sont des gens qui ne me connaissent pas ou ne m’ont pas compris", insiste-t-il.