De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une atmosphère tendue se profile au sein du monde agricole français, suscitant des préoccupations au plus haut niveau gouvernemental. Ces derniers jours, plusieurs signaux inquiétants sont apparus, tels que des manifestations, des blocages et même des menaces de déversement de productions devant les préfectures, avec des tracteurs prêts à assiéger la capitale. Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle crise d'ampleur du type gilets jaunes avec les agriculteurs ? C'est ce que redoute l'Élysée.
Matignon cherche à apaiser la situation
Depuis plusieurs mois, les actions se multiplient et la colère monte d'un cran. Vendredi 19 janvier encore, des blocages étaient en cours dans le Tarn-et-Garonne, le Gers, la Haute-Garonne.
En réponse à cette colère montante, l'Élysée et Matignon tentent de désamorcer la tension. La gestion du dossier est confiée à Gabriel Attal, qui a annoncé une rencontre lundi 22 janvier avec les principaux acteurs syndicaux agricoles, à savoir la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA).
Les défis de l'agriculture française
Les multiples reports du projet de loi agriculture, initialement promis par Emmanuel Macron il y a plus d'un an, alimentent la frustration des agriculteurs français. Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture annonce un nouveau délai, repoussant la présentation du texte en Conseil des ministres de "quelques semaines", avec l'objectif d'un débat parlementaire au premier semestre 2024. Cette décision, que certains estiment cruciale, offre une fenêtre de compréhension des tenants et aboutissants de la crise. Le ministère envisage également d'intégrer des mesures de simplification dans le texte.
La loi agricole vise à encourager le renouvellement des générations dans le secteur, ce qui est crucial tandis que la population des chefs d'exploitation vieillit. Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, souligne l'importance de simplifier fortement les règles et de garantir une application totale de la loi Egalim de 2021, qui vise à protéger les revenus des agriculteurs.
Des inquiétudes européennes et internationales
La France n'est pas seule dans cette tourmente, alors que des pays tels que les Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne, et l'Allemagne font face à des actions similaires des agriculteurs. Ces mouvements surviennent dans le contexte de l'augmentation des taxes et du Green Deal européen, sur fond d'inflation et de concurrence accrue des importations ukrainiennes. Même le Royaume-Uni connaît des manifestations de producteurs de fruits et légumes devant le Parlement à Londres.