Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Films, fesses et fantasmes. Le deuxième arrondissement de Paris abrite un lieu tout singulier au 14, rue de la ville Neuve. Le Beverley est le dernier cinéma pornographique de la capitale. Découvrez trois infos sur cet ultime temple de l’érotisme visuel.
Un cinéma vétéran face au géant Internet
Le Beverley, ouvert en 1970 à la suite de la fermeture du cinéma Le Bikini, est le dernier de Paris à proposer la diffusion de films pornographiques. Avec une salle de 90 sièges et un tarif unique à 12 euros pour une séance ou toute l’après-midi, il accueille une centaine de personnes par jour, rapporte 20 Minutes. "Mais c’est deux fois moins qu’avant", déplore Maurice Laroche, le propriétaire des lieux.
Au programme du Beverley : des films des années 70 ou 80 et quelques-uns plus récents, deux nouveautés par semaine précisément. Ici, pas question de Jacquie et Michel, Marc Dorcel ou de streaming. "Comparé à ce que des gamins voient sur Internet, mes films, c'est pour les premières communions", s’amuse le projectionniste auprès de 20 Minutes.
Si Maurice Laroche pouvait encore vendre 700 entrées par semaine, il regrettait ses 1 500 tickets hebdomadaires vendus autrefois, lorsque le géant Internet n’existait pas. Une belle époque où même de célèbres personnalités venaient faire la queue pour se rincer l’œil sur grand écran.
Que du beau monde au Beverley !
En 1993, lorsque Maurice prend les rênes du cinéma en le rachetant à son patron parti à la retraite, la "grande époque" commence. À l’affiche : soirées, jeux et surtout du beau monde. "Dans cette petite rue, beaucoup d’artistes comme Thierry Le Luron, qui se produisaient dans les théâtres des grands boulevards y cherchaient la quiétude des restaurants. C’est comme ça que j’ai franchement sympathisé avec Coluche qui passait me voir au Beverley. On a bien rigolé, surtout lorsqu’on faisait des parties mémorables de football dans la rue de la Ville-Neuve!", a raconté le patron au site salles-cinéma.com.
Le septuagénaire a même reçu une "légion d’honneur symbolique" de la part d’un ancien client, homme politique, a-t-il confié au quotidien 20 Minutes. Depuis, les habitués étaient surtout des têtes blanches, entre nostalgiques de l’époque et amateurs de sensations charnelles. À l’image du comédien et humoriste Monsieur Poulpe, pourtant prêt à reprendre la caisse de ce mythique cinéma, à en croire la publication ci-dessus sur Instagram.
Face à la concurrence numérique et le manque de rentabilité de sa salle, Maurice Laroche a dû se résoudre à fermer les portes du Beverley…
Le Beverley : qu’est devenu le cinéma après sa fermeture ?
Après des années de bons et loyaux services, Le Beverley a projeté sa dernière séance le 23 février 2019. Une institution du 7ème art pornographique, réputée pour ses affiches suggestives et son plafond très coquin, qui a rendu nostalgiques les derniers clients. Avant la fermeture définitive, ils ont pu se consoler en repartant avec quelques souvenirs.
Comme l’indique Le Parisien, les 90 fauteuils en skaï rouge ont été vendus "30 euros pièce", deux cents films sur pellicules de 35 mm ont trouvé preneurs pour 50 euros, tandis que les affiches étaient mises en vente à partir de 10 euros. Sans oublier le coffret spécial du cinéma, comprenant "un DVD racontant l'histoire de l'établissement, des photos et un CD avec la chanson de la maison", pour un montant de 60 euros. De quoi satisfaire les curieux qui ont s’offrir un bout d’histoire du Beverley.
Quant à Maurice Laroche, le projectionniste n’a pas caché son plaisir de partir à la retraite et vivre du côté de Royan, après avoir vendu son établissement à un promoteur immobilier. "Je quitte sans regret Paris où, à mon sens, la convivialité a disparu. En revanche, je regretterai mes clients et l'ambiance chaleureuse qui régnait au Beverley lorsque certains spectateurs arrivaient avec une bonne bouteille, d'autres avec du fromage d'Auvergne que nous partagions en toute simplicité. Ici, on parlait de tout, sauf de politique", confiait-il à nos confrères.