Jeune tué lors d'un accident avec la police près de Paris : Ce que l'on sait du drame Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COMabacapress
Un adolescent de 16 ans, qui circulait en deux-roues à Elancourt (Yvelines), est en état de mort cérébrale après être entré en collision avec un véhicule de police. Selon plusieurs sources policières, il était suivi à distance par un autre véhicule après un refus d'obtempérer. Les agents plaident le "refus d'obtempérer" du jeune.
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Un nouveau drame secoue la police. Un jeune homme de 16 ans est en état de mort cérébral depuis mercredi soir à l’hôpital Beaujon de Clichy, après un accident impliquant un véhicule de police dans la journée à Elancourt, dans le sud des Yvelines (78). L’état critique du jeune homme, qui circulait à moto-cross selon les informations de BFMTV, ne laisse guère place à l’espoir. Si les cirsconstances exactes du drame demeurent floues à ce stade, une enquête pour “refus d'obtempérer" a été ouverte, et une enquête pour “homicide involontaire” débutera dans les prochaines heures. Planet revient sur ce que l’on sait de l’accident à ce stade.

Les circonstances du drame 

La collision a eu lieu vers 18h40 ce mercredi 6 septembre, alors que l’adolescent conduisait une moto-cross sur un axe entre Elancourt et Maurepas, dans les Yvelines. Selon une source proche de l’enquête à BFMTV, le conducteur était suivi par une voiture de police lorsqu’il a percuté un autre véhicule de police arrivant sur la gauche à une intersection. “Il aurait pu heurter la voiture d’un particulier ou autre. C’est une coïncidence totale”, confie une source au Parisien. Un habitant explique au micro de BFMTV que “des jeunes sont venus le prévenir” de l’accident. "Je suis arrivé dix minutes après les faits, personne n'avait prévenu les pompiers. C'est moi qui ait prévenu les pompiers", explique-t-il.

Le jeune homme était en arrêt cardiorespiratoire à l’arrivée des pompiers et du Samu. À 19h30 son état était jugé désespéré et il a été transporté dans un état critique à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine). Dans la soirée, le parquet de Versailles avait annoncé la mort de l’adolescent. Une information contredite par l’avocat de la famille ce jeudi qui apporte des éléments nouveaux sur le déroulé des faits, précise BFMTV.

Quelles suites pour les policiers impliqués ? 

Selon la police, il s’agit d’un “refus d’obtempérer”. Ainsi, Tony Vallée, délégué unité SGP Police 7, explique à BFMTV que ses “collègues ont tourné dans le secteur, ils l'ont aperçu une deuxième fois, à ce moment-là il a de nouveau pris la fuite. Un peu plus loin, il a percuté un second véhicule de police sur une intersection".

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie, et les policiers au volant des deux véhicules ont été placés en garde à vue dans la soirée mercredi. Une enquête pour "blessures involontaires par conducteur" a été ouverte par le parquet de Versailles, mais devrait évoluer sous la qualification pénale d”homicide involontaire” suite à l'accident de la victime. Une autre enquête a été ouverte pour "refus d'obtempérer" à l’encontre du jeune homme. Le délit est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.

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Mais d'après l’avocat de la famille de la victime et selon plusieurs sources, " C'’est volontairement que le véhicule de police a percuté le jeune adolescent. Il ne s’agirait pas d’une prise en charge à distance mais bien d’une course-poursuite, proche de la moto".

Dans un récent communiqué, Me Yassine Bouzrou a annoncé le dépôt dans la journée d’une "plainte pour tentative d’homicide volontaire qui pourrait malheureusement, rapidement se transformer en homicide volontaire"...

Un nouvel accident dans une année mouvementée 

Un escadron de gendarmes mobiles a été envoyé dans la soirée mercredi à Elancourt pour prévenir d'éventuels troubles dans cette ville de 25 000 habitants, selon une source policière à France Télévisions. Le contexte est en effet tendu, seulement deux mois après le décès de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine). L’onde de choc provoquée par l’accident avait secoué le pays, provoquant de grandes manifestations et émeutes finalement réprimées par les forces de l’ordre. La fédération nationale des assureurs a indiqué début septembre que le coût engendré par les dégradations était de 730 millions d'euros.