Procès de Mazan : une avocate de deux accusés s’attire les critiques après avoir posté des vidéos sur ses réseaux sociaux © Coust Laurent/ABACAabacapress
Une avocate de deux accusés postait des vidéos sur ses réseaux sociaux en donnant son avis sur le procès. Victime de menaces, elle porte plainte pour harcèlement.
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Dans ce procès de l’horreur, où 51 hommes sont accusés de viol sur une femme inconsciente, l'avocate des deux co-accusés Jean-Marc L. et Omar D choque l’opinion. Fin septembre, Me Nadia El Bouroumi postait plusieurs vidéos sur ses réseaux sociaux dans lesquelles elle exposait ses prises de position sur le procès des viols de Mazan

 "Je sors du procès Pelicot, pffiiiiiou ! On a diffusé les photos de Madame, elles sont effectivement dans des positions qui posaient problème, puisque depuis quelques jours, elle nous expliquait que jamais elle n'avait participé à quoi que ce soit", s'exprime-t-elle par exemple sur son compte Instagram qui comptabilise plus de 53 000 followers

Une faute déontologique ? 

Une autre vidéo a particulièrement indigné les internautes. Elle met en scène l’avocate dans sa voiture en train de danser sur la chanson "Wake Me Up Before You Go-Go" de Wham !, dont le titre signifie en français "Réveille-moi avant que tu t’en ailles". La séquence a été interprétée comme une référence au thème de la soumission chimique, méthode criminelle au cœur du procès. 

La toile s’est rapidement indignée que l’avocate puisse tenir de tels propos dans une telle affaire, et plusieurs internautes ont soulevé un “problème déontologique”. Interrogée par BFMTV, l'avocate de 45 ans estime qu'elle avait "le droit dans une démocratie d'être avocat de la Défense", et se défend “j’ai fait cette vidéo avec humour pour dire qu’il faudrait se lever tôt pour me museler”.

Vidéo du jour

Des vidéos “détournées de leur objet”

Dans un long communiqué publié depuis sur son compte Instagram, Nadia El Bouroumi assure que “la vidéo récemment diffusée et commentée a été détournée de son objet” avant d’ajouter “je suis profondément désolée si mes propos ont été mal interprétés. À aucun moment je n’ai cherché à me moquer de Gisèle Pelicot, que je considère comme une personne fragilisée et victime dans cette affaire.”

Une plainte déposée pour harcèlement 

Elle explique également être la cible d’insultes et de menaces depuis la publication de ces vidéos. “Je subis des menaces, du harcèlement, ainsi que des insultes publiques. Mes enfants sont également victimes de harcèlement, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue”, écrit-elle avant d'annoncer avoir "pris la décision de déposer une plainte pour harcèlement” et d’ajouter “Je me refuse à ce que ma vie, ma carrière soient détruites par des interprétations erronées”.