Mort d'Antoine Alléno, 24 ans : le chauffard jugé pour "homicide involontaire"Moritz Thibaud/ABACAabacapress
Ce jeudi 31 octobre, le jeune chauffard impliqué dans l'accident qui a coûté la vie à Antoine Alléno, fils du chef étoilé Yannick Alléno, comparaît pour "homicide involontaire".
Sommaire

Les faits remontent au 8 mai 2022. Ce soir-là, Antoine Alléno, 24 ans, circulait à scooter avec une amie, aux alentours de 23 heures, dans le 7e arrondissement de Paris. Alors qu’il était arrêté à un feu, il a été violemment percuté par une voiture de luxe qu'un chauffard venait de voler 

L’accusé, âgé de 24 ans au moment des faits, roulait à plus de 120 km/h dans les rues de Paris. Sur son passage, il avait heurté deux autres véhicules avant de percuter le véhicule du fils de Yannick Alléno. Le choc est fatal pour le jeune chef, qui décède sur place. 

Sa passagère et un chauffeur VTC, également blessés, sont transportés à l’hôpital sans que leur pronostic vital ne soit engagé. Le conducteur, sous l’emprise de l’alcool avec un taux de 1,69 g/l dans le sang et sans permis de conduire, a pris la fuite à pied avant d’être interpellé par un policier hors service.

Un procès pour homicide involontaire 

Arrêté et incarcéré dès le 11 mai 2022, Francky D., aujourd’hui âgé de 25 ans et déjà connu de la justice pour divers délits (vols, escroqueries, usage de fausses plaques), est jugé ce jeudi 31 octobre devant la 10ᵉ chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Il risque jusqu’à 10 ans de prison et une amende de 150 000 euros.

Vidéo du jour

La création d’un homicide routier 

Suite à la tragédie, la famille d'Antoine a souhaité rendre hommage à leur fils avec l’Association Antoine Alléno. Sa mission est double : sensibiliser aux dangers de la violence routière et soutenir les jeunes victimes et leurs familles. Parmi les combats du chef Yannick Alléno, une demande forte a été exprimée pour modifier le code pénal afin de créer l'infraction d'"homicide routier" pour les conducteurs sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants.

Une proposition de loi adoptée par les députés

En janvier dernier, cette proposition a franchi une première étape : l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la création de cette infraction spécifique, soutenue également par le gouvernement, notamment après l’accident impliquant l’humoriste Pierre Palmade en février 2023. Bien que ce nouveau terme ne modifie pas les peines encourues, il possède une portée symbolique importante.

“Depuis la disparition d’Antoine, nous avons travaillé sans relâche pour sensibiliser et faire reconnaître cette nouvelle infraction”, avait déclaré Yannick Alléno. “Que le code pénal puisse désormais désigner spécifiquement ces homicides routiers est une avancée significative pour lutter contre un fléau bien trop courant en France.”

Depuis, les sénateurs ont modifié le texte qui devait donc retourner à l'Assemblée nationale. Après la dissolution, les discussions avaient été interrompues mais elles ne devraient pas tarder à reprendre.