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Le huis-clos prend tout son sens face aux horreurs entendues et aux vidéos diffusées. Les accusés du procès de Mazan comparaissent par "groupes", tant ils sont nombreux: 51 si l'on compte Dominique Pélicot. Ils étaient sept la semaine dernière, ils seront sept cette semaine. Si leur profil n'est pas encore connu, France Bleu, qui suit de près les débats,est revenu sur ceux qui ont dû se défendre du ou des viols commis sur Gisèle Pélicot du lundi 23 au vendredi 27 septembre.
Certains sont en effet venus plusieurs fois au domicile du couple (ceux-ci sont tous emprisonnés ce qui n'est pas le cas de tous les prévenus). Parmi eux, Jérôme V., 46 ans. C'est l'un des seuls à reconnaître les faits dans "leur entièreté", nous apprend la radio de service public. Ce père de trois enfants s'est rendu chez les Pélicot à six reprises pendant le premier confinement, au printemps 2020 !
Sa femme, qui le savait "infidèle", a indiqué aux enquêteurs avoir eu des pertes de mémoire, comme la victime et les épouses d'autres accusés.Elle décrit la sexualité de son mari comme "hors de contrôle". Jérôme V. se défend comme il peut, parlant d'abus physiques et psychologiques subis dans son enfance, commis par ses parents. Ce pompier volontaire est pourtant titulaire d'un CAP "petite enfance."
Pédopornographie et zoophilie : le procès de Mazan s'enfonce
Mais le profil le plus inquiétant est sans aucun doute celui de Thierry Po., 61 ans. Artisan et père de trois enfants, il a dès le début de l'instruction reconnu, "qu'il avait manqué de discernement et qu'il regrettait les faits, même s'il s'agissait pour lui d'un jeu consenti" rapporte Radio France. Mais il n'est pas jugé que pour le viol de Gisèle Pélicot.
Chez lui, les enquêteurs ont découvert 656 photos et 419 vidéos enregistrées sur une clé USB, ainsi que des vidéos zoophiles. A l'ouverture du procès il y a bientôt un mois, il a nié lui aussi le viol mais reconnu la détention de contenu pédophile.
Quand les accusés évoquent des "trous de mémoire"
C'est le cas de Jean t., 52 ans, qui avoue être un libertin. Le jour même de sa prise de contact avec Dominique Pélicot sur le fameux site coco.fr, il s'est rendu chez lui. Sa défense face aux enquêteurs : il aurait été drogué par ce dernier.
Selon ses dires, il aurait, en arrivant sur place "bu un Coca", assisté à un rapport sexuel entre le couple, puis se serait réveillé dans sa voiture sans autre souvenir. Dominique Pélicot a nié avoir drogué cet homme, surnommé "Bill" dans les vidéos. Malgré lesquelles il nie les faits !
Autre accusé affirmant avoir perdu la mémoire lors du visionnage des vidéos, Thierry Pa., 53 ans. L'individu, alias Jean-Luc, dans les fichiers de Dominique Pélicot, souffrait de dépression après la mort accidentelle de son fils et était hospitalisé en psychatrie lorsqu'il a été identifié par les enquêteurs. Lui aussi affirme avoir bu un verre au domicile du couple, un whisky-coca, et ne se souvenir de rien. Là encore malgré les images, il nie les faits.
Ceux qui réfutent le "viol sans consentement"
Les autres accusés entendus la semaine dernière ont la même ligne de défense. Comme Redouan E., 55 ans. Un comble, l'homme est infirmier libéral. Pourtant, il assure ne pas avoir été au courant de la soumission chimique de Gisèle Pélicot et pensait "participer à une rencontre libertine" durant laquelle celle dernière était "offerte" par son mari. D'après France Bleu, il serait se serait même "énervé" en début de procès : "Je n'ai contraint personne, je n'ai surpris personne, je suis plutôt victime d'une ruse caractérisée."
Simone M., 42 ans, est lui père de cinq enfants. L'instruction a démontré que cet employé du bâtiment s'était rendu une première fois chez le couple sous prétexte de voir le vélo de Dominique Pelicot, afin, en réalité, de rencontrer sa femme. Il avait alors déclaré regretter son acte et "mériter la pendaison". Poutant, il a nié lui aussi les faits à l'audience.
Problème, il apparaît dans les fichiers de Dominique Pélicot sous le surnom de "Simon" et sur une vidéo de viol datant de 2018. Et fait partie des visages que Gisèle Pélicot aurait "reconnus" parmi ceux des 50 coaccusés.
Enfin, Adrien L., 34 ans comparait en tant que détenu : en 2023, il a été condamné pour trois viols par la cour d'assise du Vaucluse ! Et malgré cela, il parle d'un scénario avec les Pélicot, affirmant que "à partir du moment où le mari était présent, il n'y avait pas viol". Comme les autres, il nie les faits.
Et évoque des violences sexuelles dans son enfance sur lesquelles il ne souhaite pas s'étendre. Ce chef de chantier était décrit comme "inséré socialement et professionnellement". Il passera sans doute de nombreuses années derrière les barreaux.