Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Eté 1983. Emanuela Orlandi se rend à son cours de musique habituel et emprunte le trajet en bus qu’elle réalise trois fois par semaine pour s’y rendre. Après une leçon agitée et un appel téléphonique énigmatique à sa sœur, elle quitte une amie à l’arrêt de bus vers 19h30, puis disparaît sans laisser de trace. Tandis que d’improbables théories circulent sur son supposé enlèvement, elle reste toujours recherchée par la justice italienne à ce jour. À l’heure où le Vatican vient d’ouvrir une enquête, retour sur une affaire qui continue de fasciner le monde.
La jeune disparue du Vatican : une mystérieuse affaire à tiroirs
Née le 14 janvier 1968, Emanuela Orlandi vit au Vatican et suit des études au lycée scientifique peu avant sa disparition. Lorsque son entourage perd sa trace, peu après sa dernière leçon de flûte traversière, le contenu de l’appel passé à sa sœur Federica interpelle les enquêteurs. La jeune femme lui explique ainsi avoir reçu une offre d’emploi de la part d’un représentant de la marque Avon, avec une importante somme d’argent à la clé. Elle lui raconte alors que l’homme voulait l’attendre à la sortie de son cours afin d’obtenir sa réponse.
Si les recherches s’orientent, tout d’abord, vers une fugue, les premiers témoignages rapportés donneront des signalements d’Emanuela aux abords du Sénat italien, en compagnie d’un homme d’une quarantaine d’années. S’ensuivront une succession de témoins, persuadés d’avoir aperçu la jeune fille, entre appels anonymes à ses parents et affiches placardées dans toutes les rues de Rome. Très vite, l’affaire prend une tournure politique avec l’hypothèse progressive d’une embuscade diplomatique, où un groupe terroriste turc réclame la libération d’un militant, Mehmet Ali Agca, en échange d’Emanuela.
La jeune disparue du Vatican : des rebondissements en cascade
L’affaire fait rapidement le tour du monde tandis que de multiples organisations l’utilisent comme prétexte pour des envois de messages codés. La piste du grand banditisme est également soulevée après un appel anonyme en juillet 2005, qui relance l’enquête autour de la bande de la Magliana. Après avoir découvert dans la crypte de la basilique Saint-Apollinaire les restes d’Enrico de Pedis, le chef du gang, les autorités italiennes iront jusqu’à faire ouvrir sa propre tombe en 2012 afin de vérifier ces théories, sans succès.
Le 6 mai 2016, l’affaire est finalement classée par la Cour de cassation italienne, mais un nouvel appel anonyme relance les hostilités deux ans plus tard. Au bout du fil, un mystérieux interlocuteur leur indique une tombe du cimetière teutonique du Vatican. Là encore, malgré une série d’exhumations, aucune trace de la dépouille de la jeune femme n’est retrouvée.
La jeune disparue du Vatican : une nouvelle enquête 40 ans plus tard
Après des années de requête, le promoteur de justice du Vatican a finalement consenti, le 10 janvier dernier, à l’ouverture d’une enquête sur la disparition de la jeune femme. En octobre 2022, l’affaire avait été traitée dans un documentaire produit par Netflix, Emanuela Orlandi : la disparue du Vatican, où l’une de ses anciennes camarades évoquait la potentielle responsabilité du Vatican. Emanuela lui aurait, en effet, confié avoir été "importunée" dans les jardins du Vatican par un homme d’Église proche du pape.
Aujourd’hui, certains Italiens estiment qu’Emanuela Orlandi est peut-être toujours vivante, notamment l’écrivaine Roberta Hidalgo, qui a réalisé un livre entier consacré au sujet. Elle y expose notamment la possibilité que la jeune femme, qui aurait désormais 51 ans, puisse être dissimulée au Vatican. Pietro Orlandi, le frère d’Emanuela, partage cet avis et demeure persuadé que la réponse à l’énigme se trouve au Vatican. Il se remémore, en effet, les propos du pape François lors d’une messe, en 2013, où il lui affirmait qu’elle était "au ciel". Le mystère reste plus que jamais entier.