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111 milliars d'euros. C'est, selon MoneyVox, le surplus d'épargne record mis de côté par les Françaises et Français en 2020. Un montant exceptionnel qui serait en partie expliqué par la crise sanitaire de Covid-19 et les restrictions qui y sont liées. Fermeture des restaurants, des lieux culturels, confinements, couvre-feu... Selon les estimations, ladite épargne pourrait atteindre les 200 milliards d'euros d'ici fin 2021. Pour le gouvernement, une chose est sûre : une telle somme ne doit pas dormir sur votre compte épargne, mais participer à la relance économique du pays. En ce sens, de nombreuses pistes sont sur la table de l'exécutif.
L'une des premières pistes évoquées est celle d'un impôt sur les ménages les plus aisés et sur "les activités gagnantes de la crise". D'après le site spécialisé, 70% de la surépargne accumulée appartiendrait aux 20% des ménages les plus aisés. Il s'agirait, selon l'économiste Philippe Aghion, d'une "contribution exceptionnelle sur les revenus élevés d'une année". Une hypothèse rapidement balayée par le ministre de l'Économie, le lundi 1er mars 2021. "J'écarte une nouvelle fois clairement et définitivement toute taxation de l'épargne des Français", a déclaré Bruno Le Maire.
Epargne : la taxation des plus riches, un débat pour 2022 ?
Questionné par MoneyVox, l'économiste Mathieu Plane estime que ce débat autour de la taxation des plus riches doit avoir lieu "lors de la campagne présidentielle pour 2022. "Taxer aujourd'hui, c'est risqué. On peut avoir un effet inverse à celui recherché, à savoir un phénomène d'épargne encore plus important par crainte des hausses d'impôts à venir. Pour l'instant, nous n'avons aucun mal à nous endetter à un coût très faible. La priorité, c'est de relancer l'économie", affirme-t-il.
Pour ce faire, doit-on penser à la création d'un nouveau livret épargne, spécial crise sanitaire ?
Epargne : vers la création d'un "livret C" ?
Eric Woerth, président de la commission des Finances de l'Assemblée, a apporté une nouvelle idée pour orienter l'épargne accumulée vers un véritale plan d'investissement. Il s'agit d'un "livret C" comme coronavirus, rémunéré à 0,5%, comme le livret A. "Il doit être mobilisé au maximum pour faire repartir le plus rapidement possible la consommation. Mais tout ne pourra pas être consommé". Qualifié "d'improbable" par MoneyVox, cette hypothèse ne convainc pas non plus Mathieu Plane : "C'est le grand paradoxe de cette crise : les entreprises ont perdu 70 milliards d'euros et les ménages ont pour l'instant accumulé plus de 100 milliards d'euros. Il est tentant de vouloir rediriger la manne d'épargne vers les entreprises. Le problème, c'est de rendre opérationnelle cette tuyauterie afin de diriger les fonds vers celles qui en ont vraiment besoin", explique-t-il.
L'économiste interrogé par MoneyVox évoque une possible baisse de la TVA...
Epargne : vers une baisse ciblée de la TVA ?
Si cette idée n'est qu'au stade de la proposition, l'économiste Mathieu Plane suggère "une baisse temporaire de la TVA" pour les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire. Il s'agit des cafés, des bars, des restaurants, des hôtels, des lieux culturels... Attention toutefois, il s'agit bien d'une baisse ciblée et non généralisée : "Cela n’a pas le même impact si vous allez acheter un ordinateur ou si vous allez au restaurant. Et en plus, une baisse généralisée de la TVA, principale ressource pour l'Etat, serait un gouffre financier", prévient l'économiste.