Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé, dans un entretien donné à Ouest-France, les modalités de paiement de la prime de Noël...
Il a été barman à Paris, tenancier de bistrot à Rouillac, Angoulême… Dans les colonnes du quotidien Charente Libre, il égrenne les (nombreux) boulots qu'il a fait au cours de sa vie. Autant d'emplois qui, ça fait sens, auraient du lui ouvrir l'accès à une retraite bien méritée. Pourtant, cet habitant de Taponnat-Fleurignac (Charente, Nouvelle Aquitaine) qui a bel et bien liquidé ses droits ne perçoit rien. Pas un centime. Depuis le 17 juin 2020, il n'a plus droit au moindre euro de la part des caisses de retraite dont il dépend. "Rocambolesque", commentent simplement nos confrères, qui ont rencontré le pauvre homme.
Après deux mois au pain sec et à l'eau - ou presque - les comptes de Charles Fezard, c'est son nom, sont dans le rouge. Il survit grâce à sa femme, Christiane, la mère de ses quatre enfants. Et, à défaut d'argent, il a conservé un certain "sens de l'humour" écrit le journal. "Autrefois, un homme qui vivait aux crochets d'une femme, on appelait ça un gigolo ou un maquereaux", s'exclame-t-il. Un rire qui semble plus jaune que serein. Et pour cause ! Toute cette situation n'a que trop durée et le retraité commence à perdre patience. Il ne comprend toujours pas pourquoi il a été déclaré mort.
Officiellement mort, il ne touche plus sa retraite
C'est là tout le noeud du problème : si Charles Fezard n'a plus le droit à sa pension de retraite, c'est parce qu'administrativement, il est considéré mort. La situation est usante et lui pèse beaucoup. Questionné sur son âge, il répond d'un simple : "83 ans et demi. Enfin, je ne sais pas, puisque je suis mort". "Cela me cause un préjudice moral, mais mais aussi financier !", s'indigne-t-il encore. Outre les problèmes pécunières - cet imbroglio l'amputant de presque 1000 euros par mois - une question le taraude particulièrement…
Pourquoi est-il officiellement mort ?
"Qui m'a déclaré décédé, pourquoi et comment ?", s'insurge le retraité, dans une lettre adressée à sa caisse de retraite. Pour l'heure, il n'a toujours pas la réponse. Et si le quotidien n'est pas non plus en mesure de lever le mystère, il a tout de même su retracer les faits essentiels de cette grave erreur de gestion.
Dans le courant de l'été, le maire de Taponnat-Fleurignac Serge Jacob-Juin a reçu un étrange courrier de la part de la caisse de retraite de Charles Fezard, exigeant des pièces visant à officialiser son décès. Étonné, note le quotidien, l'édile se rend chez son administré mais, en pleine canicule, ne parvient pas à le voir. "Et puis l'été est passé, la situation s'est un peu éternisée", poursuivent nos confrères.
Dès lors qu'il l'a su, Charles Fezard a cherché à joindre sa caisse de retraite, aux yeux de laquelle il avait déjà passé l'arme à gauche. En vain.
Quels sont les recours dans ce genre de situation ?
Une erreur d'autant plus angoissante qu'elle n'est pas rare. En mai 2020, RTL s'attardait sur le cas d'un autre retraité confronté à la même situation. Quelques mois auparavant, en janvier, c'était un énième assuré que le régime annonçait mort indique une locale du portail Actu.fr.
"Ce qui est stressant, c'est qu'ils ne me répondent pas !", complète Charles Fezard, qui multiplie les initiatives pour contacter les autorités compétentes. Il leur a écrit une lettre, à chercher à les joindre par téléphone… Son maire lui même est intervenu. Il a eu un peu plus de chance et à pu parler à des responsables. Sans grand succès, cela étant… "Je les ai eus hier [jeudi 10 septembre 2020, ndlr], on s'est engueulés ! Je leur ai dit que c'était inadmissible et de se mettre à la place de ces gens. Ils m'ont raccroché au nez", a-t-il expliqué.
Et Charles Fezard de s'agacer : "Si à la fin du mois ce n'est pas réglé j’entame une grève de la faim sur les marches du palais de justice."