L'épargne mondiale taxée à hauteur de 10% ?IllustrationIstock
La polémique enfle sur les réseaux sociaux. Le FMI proposerait de taxer 10% de l'épargne mondiale afin de faire face à la crise sanitaire. Qu'en est-il réellement ?
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Faut-il craindre une taxe sur votre épargne ? Pour relancer l’économie et la consommation, au plus bas durant ces 8 dernières semaines, la question n’a cessé de faire débat. D’autant que durant cette période, les Français ont sur-épargné. La collecte du Livret A a en effet atteint des records en mars (2,71 milliards d’euros) et en avril (entre 5 et 10 milliards d’euros estimés). Il y a quelques jours, une phrase prononcée par Emmanuel Lechypre, éditorialiste économique de BFMTV, lors d’une chronique sur la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19, a semé à nouveau le doute."Le FMI suggère, par exemple, que pour rembourser toutes ces dettes, on prenne 10% de l'épargne de tout le monde."

La vidéo de la déclaration, qui a indigné les internautes, a fait le tour des réseaux sociaux, depuis le dimanche 10 mai.

Elle a été partagée plus de 16 000 fois sur Twitter et Facebook, rapporte franceinfo. Il y a-t-il alors vraiment de quoi s’inquiéter ?

Vidéo du jour

Taxe de l’épargne mondiale : une proposition de 2013

Pas vraiment, car cette proposition du Fonds monétaire international (FMI), date d’un rapport d’octobre 2013. Elle avait été envisagée pour sortir de la crise financière de 2013. Elle ne concerne donc pas la crise sanitaire actuelle.

Pourquoi a-t-elle alors été évoquée par Emmanuel Lechypre ? L'éditorialiste de BFMTV, interrogé par franceinfo, précise qu’il s’est simplement basé sur ce rapport pour expliquer son raisonnement et confirme que l’idée a été pensée pour résoudre la crise de 2013.

A qui s’adressait-elle ?

Taxe de l’épargne mondiale : un prélèvement unique

"Le FMI préconise une super taxe de 10 % sur l’épargne", titrait à l’époque Le Parisien.

Au sein du document, page 49, les économistes du FMI se demandaient alors s’il était possible de mettre en place un prélèvement unique sur le capital. Objectif visé ? Faire revenir les pays de la zone euro à leur taux d'endettement d'avant 2008. Selon eux, un unique prélèvement de 10% en moyenne pouvait résoudre la crise. D’après leur simulation, l’ensemble des ménages disposant d’un patrimoine pouvait être concerné.

"Bien sûr, nulle injonction. Il s’agit juste d’une suggestion pour alléger le poids de la dette publique qui représente en moyenne 110 % du PIB en Europe, aux Etats-Unis et au Japon", précisait cependant le quotidien.

Une telle mesure pourrait-elle être envisagée aujourd’hui ?

Taxe de l’épargne : le ministère de l’Economie met fin aux rumeurs

Depuis le début de la pandémie, de multiples rumeurs sur une éventuelle imposition de l’épargne ont circulé. Sur ce point, le ministère de l'Économie et des Finances est très clair : "Il ne va pas du tout taxer l'épargne des Français". Contacté par franceinfo, le FMI indique ne pas avoir fait de telle déclaration pour sortir de la crise économique actuelle, engendrée par la crise sanitaire.

Bruno Le Maire assure d’ailleurs que "même si cela faisait partie des recommandations du FMI, [la France n'est] pas dans l'obligation de les suivre".

Le rôle de Bercy est "de soutenir la demande" afin de relancer l'économie nationale.