Chaque fin d’année, Google dévoile son classement des dernières tendances de recherche en France et dans le monde. Tour d'horizon des sujets qui ont marqué l’année 2024 en France.
L'ISR, ou Investissment socialement responsable, a le vent en poupe. Ce marché, qui représentait moins de 4 milliards d'euros en France en 2003, était estimé à près de 170 milliards en 2013. Mais concrètement, de quoi s'agit-il ? En théorie, le terme d'ISR recouvre les placements qui visent à aller chercher des performances économiques tout en respectant des idéaux sociaux et environnementaux.
L'objectif de la démarche est de concilier épargne et économie responsable. Plusieurs approches existent : certains fonds sélectionnent les meilleures entreprises selon des critères donnés (impact environnemental et social, gouvernance...), tandis que d'autres procèdent par exclusion en écartant de leurs produits ISR certaines entreprises en raison de leur activité (secteur de l'armement ou du tabac, par exemple), de certaines pratiques, comme le travail forcé, ou encore de problèmes de gouvernance, notamment dans le cas de faits de corruption. D'autres, encore, investissent uniquement dans un ou plusieurs secteurs, comme les énergies renouvelables par exemple. Aujourd'hui, plus de 300 fonds ISR sont distribués en France.
Une appellation pas encadrée par la loi
Diverses études tendent à montrer que ces placements ne sont pas moins performants que les autres en termes de performances financières... Mais le problème est ailleurs : l'appellation ISR n'est pas encadrée par la loi, et reste uniquement soumise à l'appréciation des banques et des assureurs qui commercialisent les produits financiers. En clair, une banque ou un assureur peut commercialiser un placement sous cette appellation ISR sans répondre à quelque contrainte que ce soit dans leur processus de gestion. Pire : rien n'oblige l'établissement, en théorie, à être transparent sur la composition de ses fonds. Libre à lui d'investir l'argent des épargnants dans des actions de multinationales basées dans des paradis fiscaux, par exemple.
Pour permettre aux particuliers d'y voir plus clair, le centre de recherche Novethic, principal observateur de l'investissement responsable en France, attribue un label en fondant sa décision sur une grille d'indicateurs de mesures. "Le problème est qu'il y a aujourd'hui une très grande hétérogénéité des produits disponibles en France. Sur les quelque 300 fonds disponibles aux épargnants, le niveau d'exigence par rapport aux performances sociales et environnementales est très disparate", remarque Dominique Blanc, directeur du centre de recherche de Novethic.
"Le nombre de fonds qui se réclament de l'investissement socialement responsable et qui ne font rien est assez faible. En revanche, parmi ceux qui mettent en avant ces principes, certains sont exigeants, d'autres beaucoup moins. C'est à ce niveau que nous considérons que notre label apporte des garanties", ajoute-t-il. Le centre de recherche de Novethic exige que les fonds candidats au label qu'il décerne rendent publics la mécanique qui permet de combiner analyse financière et critères extra-financiers, et demande que les résultats soient rendus publics dans un listing exhaustif tous les six mois. En 2014, le label ISR a été décerné à une centaine de fonds seulement...