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La réforme des retraites sera la "priorité absolue des réformes le jour où nous engagerons les réformes", a déclaré Bruno Le Maire sur LCI en décembre dernier.
Si le ministre de l’Économie a jugé primordial de réduire les déficits publics, il a regretté que la France soit l’un des pays où l’on travaille le moins tout au long de la vie.
"Nous sommes l’un des pays – et je trouve que c’est profondément injuste – où les personnes qui ont entre 55 et 63 ans travaillent le moins. Je trouve que c’est une perte de compétences, un gâchis d’expérience", a-t-il affirmé.
Réforme des retraites : "L’ADN de la majorité" ?
"Quand nous aurons retrouvé de la croissance et de l’activité économique il faudra reprendre le fil des réformes qui fait partie de l’ADN de la majorité à laquelle j’appartiens", a assuré Bruno Le Maire.
Et de préciser : "Les choses n’ont pas changé, notre économie a besoin des transformations profondes, notre régime des retraites a besoin de transformations profondes aussi le moment venu". "Il faut faire les choses les unes après les autres, la protection, la relance et ensuite rembourser la dette que nous avons contractée et reprendre le chemin des réformes". Il a par ailleurs concédé que "si on ne veut pas se prendre les pieds dans le tapis, il ne faut surtout pas tout faire à la fois".
Selon lui, la réforme des retraites pourra être relancée en 2021, dès que "nous aurons retrouvé le chemin de la croissance", dès que "nous aurons retrouvé une économie plus dynamique".
Toutefois, Élisabeth Borne n’est pas du même avis. En décembre 2020, elle s’est d’ailleurs déjà opposée à la vision du ministre de l’Économie. D’après la ministre du Travail "la priorité absolue, c’est de sortir la crise sanitaire économique, sociale, de protéger les emplois".
La réforme des retraites sera-t-elle alors relancée dès le 15 mars prochain à Matignon lors d’une conférence de dialogue social avec les partenaires sociaux ?
La réforme des retraites absente de l’agenda social des prochaines semaines
"Élisabeth Borne ne semble pas avoir changé d’avis sur l’application de la réforme des retraites : "Aujourd'hui, la priorité, c'est de gérer la crise et d'en sortir. C'est une réforme nécessaire, mais elle doit se faire dans le dialogue social. Pour cela, il faut que le contexte ait évolué", a en effet déclaré la ministre dans un entretien au Parisien ce mardi 2 mars. "Je ne sais pas de quoi seront faits les prochains mois. On verra en fonction de l'évolution de la situation. À ce stade, il n'y a pas de rencontre à ce sujet prévu dans l'agenda social", a-t-elle ajouté.
La dette Covid sera-t-elle par ailleurs isolée de l’assurance-chômage ?
Réforme de l’assurance-chômage : pas de nationalisation
Élisabeth Borne a estimé "qu'il serait normal qu'on isole la dette Covid, y compris pour l'assurance chômage" puisque "cette dette a été créée dans des circonstances particulières avec la baisse des cotisations et des dépenses supplémentaires". Selon, l'Unédic, qui prend en charge un tiers du financement de l'activité partielle, l'impact lié à la crise économique entre 2020 et 2022 sur ses finances s’élève à près de 39 milliards d'euros.
"Nous avons montré ces derniers mois que nous savions construire ensemble et que le dialogue social est utile. Nous devons réfléchir ensemble à un système où chacun à sa place, l'État, les partenaires sociaux, le Parlement", a-t-elle indiqué, en écartant de nationaliser l'assurance chômage.