De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Très décriée, la réforme des retraites pourrait faire de nombreux perdants. La grande majorité des salariés du privé (cadres supérieurs compris), les chômeurs, les femmes et les fonctionnaires, devraient être malmenés par le régime universel. En cause, un système de calcul différent.
Au centre de la philosophie, un euro cotisé donne à tous les mêmes droits. Ce à quoi alertait Yves Veyrier, secrétaire générale de Force Ouvrière, sur le plateau de France Inter, début janvier 2020. "Quand vous n'avez pas de salaire, vous n'avez pas de droit parce que vous ne cotisez pas".
"Le but de la réforme est clair, il est de vous inciter à travailler plus longtemps. Si vous ne le faites pas, vous ne pourrez pas obtenir le même niveau de pension que celui que vous auriez eu dans le régime actuel", assurait Dominique Prévert, d’Optimaretraite, un cabinet d’expertise en la matière contacté par Capital, en août dernier.
Néanmoins, le nouveau système pourrait bien avantager certaines professions.
Réforme des retraites : les notaires devraient en profiter
Les notaires devraient grandement jouir de cette réforme. Le système universel leur permettrait de payer moins de cotisations et de contributions sociales, selon Les Echos.
Une large partie d’entre eux devrait alors voir leur niveau de pension retraite s’améliorer. Les notaires libéraux percevant moins de 10 000 euros par mois (la moyenne étant à 12 000 euros mensuels), pourraient obtenir une élévation de leur pension de 1 900 euros par mois grâce au système universel. Retraite globale estimée : 6 900 euros par mois, comprenant une baisse de 190 euros par mois des cotisations vieillesse et maladie.
Néanmoins, les notaires les plus aisés devraient, eux, voir leur pension baisser.
Réforme des retraites : une baisse de 20% pour les notaires les plus aisés ?
Inquiète par la fusion de ses deux caisses de retraite (CPRN et CPRCEN), la profession souhaite établir un "régime optionnel de capitalisation" sur la partie des revenus supérieure à 10 000 euros. Cela afin d’éviter une baisse des pensions. Pour le président du CSN, "ces montants pourraient alimenter un étage de retraite par capitalisation" qui avantageraient les notaires libéraux aux revenus moyens de 12 000 euros par mois.
D’après L e s Échos, qui ont pu consulter l'étude d'impact annexée au projet de loi du gouvernement, les notaires dont la rémunération atteint six fois le plafond de la Sécurité sociale, soit environ 20 500 euros par mois, devraient voir leur pension diminuer de 20% à 7 500 euros.
Qu’en est-il par ailleurs des militaires ?
Réforme des retraites : les militaires aussi épargnés ?
Si le Conseil supérieur de la fonction militaire vient d'émettre un avis très critique sur la réforme du gouvernement, les militaires seront-ils pour autant perdants ?
Emmanuel Macron l’avait assuré : il ne toucherait pas aux pensions des militaires. Et bien que la durée de cotisation ait fait débat, elle sera finalement conservée à l'identique, indique LCI(17 ans pour les militaires du rang et les sous-officiers, et de 27 ans pour les officiers). Ils devraient donc partir avant les autres professions : 46 ans pour les sous-officiers et 52 ans pour les officiers.
Seul point de crispation : le montant des pensions. Tout comme au sein de la fonction publique, le calcul s’établit aujourd'hui sur les six derniers mois de leur carrière. Or, la pension à points devrait, elle, être calculée sur l'ensemble de la carrière.