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Depuis le samedi 8 juillet, le petit Emile a disparu dans le minuscule hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, après avoir échappé à la vigilance de ses grands-parents. Les bâtiments du village ont été visités, les habitants ont été entendus, la famille du garçonnet a été interrogée et des dizaines d'hectares ont été ratissés. Bien que d’autres moyens conséquents et spécialisés à la recherche de traces aient été déployés, une fatalité demeure : toujours aucune trace de l'enfant.
La quinzaine d'enquêteurs de la section de recherches de Marseille continue d'exploiter et de recouper de "très nombreuses informations", selon le procureur de la République d'Aix-en-Provence interrogé par BFMTV. Un enquêteur a même confié à nos confrères qu’"il y a encore beaucoup d’auditions partout en France". Le procureur d'Aix-en-Provence a détaillé que "la piste de l’accident, elle est toujours là, elle existe".
L’heure est aux analyses
Il faut dire que depuis la disparition du bambin, la section de gendarmerie a remué ciel et terre pour tenter de dénicher le moindre indice. Fouilles avec autant de moyens humains, aériens que canins, des perquisitions menées dans presque tout le village, auditions… Finalement, six mois après le premier appel à témoins diffusés, on pourrait se dire que le petit Emile intégrera la triste liste des enfants disparus jamais retrouvés. Pourtant, c’est sans compter sur le procureur chargé de relayer les avancées sur l’enquête.
"Nous sommes dans le temps long des analyses techniques", indiquait, pour BFMTV, Jean-Luc Blachon, le procureur de la République d’Aix-en-Provence. Il ajoute même que “l’enquête ne piétine pas”, quant à la disparition du garçonnet.
"Le dossier est vivant, il est très vivant", dit encore le procureur. Une quinzaine de membres de la section de recherches de Marseille continue de vérifier de "très nombreuses informations”, recueillies notamment lors d'une trentaine de perquisitions qui ont eu lieu au mois de novembre dernier.
Une enquête dense mais loin d’être terminée
"La piste de l'accident, elle est toujours là, elle existe", explique le procureur d'Aix-en-Provence. "On est peut-être passés à côté. On peut avoir mal cherché [...] Mon inquiétude est qu'on n'arrive pas à faire aboutir ce dossier [...] Ce serait une faute morale de ne pas garder espoir", poursuit-il.
Un enquêteur précise encore pour nos confrères que l'objectif est de trouver "un détail qui pourrait faire basculer l'affaire". "On sait ce que l'on cherche [...] Il y a encore beaucoup de choses à faire". C'est pourquoi, l'enquête pourrait prendre encore "plusieurs mois", comme l’avait déjà évoqué le procureur il y’a quelques semaines. Un autre enquêteur ajoute qu'"il y a encore beaucoup d'auditions partout en France".
De la téléphonie à la vidéo surveillance, un dispositif important et historique
Peu médiatisé mais existant depuis 1996, le logiciel Anacrim (analyse criminelle de la gendarmerie) mobilise au moins 900 gendarmes dans toute la France pour tenter de résoudre diverses énigmes judiciaires. Parmi celles-ci, le dispositif a permi de démêler les nombreux indices de la disparition du petit Grégory, ou encore ceux de l’affaire des disparus de l’Yonne.
Au sein de ce rouage, les informations récoltées via les auditions, les témoignages, les images de vidéosurveillance, ou encore la géolocalisation des téléphones portables sont par la suite analysées, vérifiées et recoupées.
Un travail de titan donc. Sans oublier le découpage chronologique du profil de toutes les personnes qui ont borné dans le secteur au moment de la disparition : près de 1 600 lignes téléphoniques ont été détectées, comme le révèle Midi Libre.
Un péage dans le viseur des enquêteurs
Les enquêteurs se concentrent particulièrement sur les images de vidéosurveillance d'un péage de l'autoroute de l'A51. Bien que situé à plus d'une cinquantaine de kilomètres, les 50 000 images récoltées sont scrutées afin de déterminer si une personne dont le téléphone avait borné dans le secteur au moment de la disparition est passée par le péage, comme le rapporte Le Figaro.
“Si on a un bornage intéressant au Vernet avec un véhicule qui se retrouve cinquante kilomètres plus loin, au péage, cela vaudra la peine de s’intéresser à son conducteur et de lui demander ce qu’il est allé faire à ce moment-là.”, pointe le général François Daoust, ancien directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale