De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Que s’est-il passé entre 23 heures et 4 heures du matin, la nuit du 15 au 16 décembre 2020 ? Cette question est centrale dans l’affaire Delphine Jubillar, du nom de l’infirmière tarnaise disparue sans laisser de trace il y a sept mois. Mis en examen pour « homicide volontaire par conjoint », son mari Cédric affirme ne pas être impliqué dans la disparition de sa femme, malgré les éléments accumulés contre lui par les enquêteurs.
Des cris « stridents » entendus le soir du 15 décembre
Ce soir d’hiver, à dix jours des fêtes de Noël, Cédric Jubillar est la dernière personne connue à voir sa femme en vie, aux côtés de leur fils Louis. Âgé de six ans, ce dernier passe la soirée avec sa mère devant la télévision, puis va au lit vers 23 heures. Il est sûr et certain de l'avoir embrassée avant d’aller se coucher, mais que s’est-il passé dans les minutes, les heures qui ont suivi ? Interrogé le 20 janvier par les gendarmes de Toulouse (Haute-Garonne), le garçon évoque une dispute entre ses parents, qu’il aurait perçue depuis sa chambre, ce que contestent les avocats de Cédric Jubillar.
Selon un témoignage recueilli par les enquêteurs, deux femmes ont entendu des cris, en direction de la maison du couple Jubillar, la nuit du 15 au 16 décembre. Un bruit perçu à 23h07, soit neuf minutes exactement après la dernière preuve de vie de la jeune femme. À 22h58, cette dernière a en effet envoyé une photo d’elle à son amant, en tenue décontractée, prête à aller se coucher. Seulement, pour les avocats de Cédric Jubillar, les cris n’ont pas pu être entendus à 23h07, mais quelques minutes avant. Un horodatage qui change tout à l’affaire.
Les neuf minutes qui changent tout
Il peut se passer beaucoup de choses en neuf minutes et les avocats de Cédric Jubillar en ont conscience. Selon Le Parisien, les témoins interrogés par les gendarmes regardaient Retour vers le futur, diffusé sur TF1, le soir du 15 décembre. Sur la base de ce qu’elles ont vu à l’écran au moment d’entendre ces cris stridents, « les enquêteurs auraient pu établir que ces cris n’ont pu être émis qu’entre 22h51 et 22h55 », écrit le quotidien. Pourtant, le procureur de la République de Toulouse a évoqué un horaire bien différent : 23h07, soit 12 minutes plus tard.
Pourquoi c’est important ? Parce que Delphine Jubillar a envoyé son dernier message à 22h58. Comme l’expliquent les avocats de son mari, c’est une preuve qu’elle est en vie après l’heure supposée de ces cris, qui n’auraient donc rien à voir avec sa disparition. De plus, ajoutent-ils, le jeune Louis n’est pas encore parti se coucher à 22h55, deuxième preuve que sa mère était encore dans la maison après les cris, puisqu’il lui a souhaité une bonne nuit. Le message qu'elle a envoyé à 22h58 est-il le moment de bascule, la nuit de la disparition ?
Le message de 22h58, clef du mystère ?
Au mois de décembre, le couple Jubillar vit ses derniers instants, avant une séparation officielle au début de l’année 2021. La jeune femme a déjà annoncé à son mari son intention de divorcer, mais que savait-il de ses projets ? Delphine Jubillar en avait beaucoup et surtout avec un autre homme, rencontré quelques mois plus tôt. Cette liaison est au cœur de l’affaire car, selon les enquêteurs, il s’agit d’un mobile suffisant pour passer à l’acte.
Cédric Jubillar savait-il que sa femme fréquentait un autre homme ? La réponse n’est ni oui ni non pour ses avocats. Lors de l’audience consacrée à sa demande de remise en liberté, ils ont expliqué que ce dernier « n’a pas une connaissance certaine de l’existence et encore moins de l’identité de l’amant de sa femme ». « C’est seulement le 16 décembre au matin, après une petite enquête avec une amie de Delphine, qu’il va lister parmi les abonnés du compte Instagram de sa femme huit profils susceptibles d’être l’amant », ajoutent-ils. Pour eux, « il est donc complètement erroné de présenter cet élément comme le détonateur d’un éventuel passage à l’acte ». Si une dispute a bien éclaté ce soir-là, quelle en était la raison ? Déterminé, assurant qu'il n'y est pour rien, Cédric Jubillar maintient sa version.
Crédit photo : ©AFP