Partager :

Par quoi va être remplacée l’enseigne des marchands de journaux ? abacapress
L'ancienne plume rouge sur fond jaune, reconnaissable entre toutes, était le symbole des marchands de presse depuis les années 1950.
Sommaire

A l’instar de la carotte de tabac ou la croix et le caducée des pharmacies, la plume des marchands de presse est connue de tous. Une plume rouge sur fond jaune ammenée à disparaître ces prochains mois, comme l’a annoncé vendredi 7 mars le ministère de la Culture. Mais loin de disparaître, la plume va subir quelques transformations. 

“Notre objectif est simple : un signe distinctif plus moderne, plus attractif, qui incarne le dynamisme et la diversité des points de vente", a résumé la ministre de la Culture Rachida Dati dans un communiqué. “Plus qu’un simple changement d’enseigne, cette initiative illustre un engagement collectif : celui de garantir aux marchands de presse un avenir en phase avec les attentes d’aujourd’hui, tout en restant fidèles à leur mission fondamentale de proximité et d’accès à l’information.”

Une aide d’Etat pour l’installation des nouvelles plumes

Cette nouvelle enseigne est une réalisation commune des jeunes dessinatrice et designers Julie Soudanne, Pauline Vialatte de Pémille, Agathe Joubert et Jacques Averna. “Son design plus doux et accessible va lui permettre de mieux s’intégrer avec d’autres enseignes commerciales, le tout dans des matériaux plus durables et écologiques et avec une déclinaison lumineuse conforme aux réglementations définies par le Code de l’environnement”, peut-on lire dans le communiqué. 

Tout marchand de presse qui fera l’acquisition d’une nouvelle “plume” sera éligible à l’aide à la modernisation des diffuseurs de presse. Cette aide, instaurée en 2004 et dotée de 6 millions d’euros en 2024, vise à soutenir les marchands en prenant en charge leurs dépenses de modernisation de leur espace de vente.

“Pour l’enseigne, le taux de prise en charge a été bonifié de 20 points pour 2025 et 2026, passant de 80 % en zone urbaine et jusqu’à 90 % en zone rurale”, précise le ministère. Un coup de pouce bienvenu pour le secteur qui a vu le nombre de marchands de presse diminuer de 35% en près de vingt ans.

Un nouveau design qui ne convainc pas les internautes 

Après l’annonce par le ministère de l’arrivée de ces nouvelles plumes, les critiques n’ont pas tardé. “Catastrophique. Du beau boulot de saccage. De l’argent gaspillé pour du moche.”, a regretté un internaute sur la plateforme X. “C’est illisible”, a lancé un autre. “0/20. Ne remplit pas la fonction d'information immédiate, moche, inutile.”, peut-on lire sur la même plateforme.

https://twitter.com/MinistereCC/status/1897693659270631583

Au-delà du design de la nouvelle enseigne, les internautes ont également critiqué le manque de moyens dédiés au secteur. “Dites, quand vous aurez fini de jouer avec les enseignes, vous pouvez vous occuper du monde du livre qui est en train de crever ?”, demande une internaute.

Certains, enfin, se sont interrogés sur le coût d’une telle opération. “Moche. Illisible. Incompréhensible. Et tout ça pour la modique somme de.... ?”, se demande un utilisateur de X. Pour le politologue Bruno Tertrais, et non sans ironie, il s’agit là de “remplacer à grands frais une enseigne connue et surtout visible”. Le député UDR de la Marne Maxime Michelet a de son côté estimé : “C’est laid, on ne comprend (pas) ce que c’est et on ne comprend pas ce qu’on regarde. Et, surtout, combien va coûter le déploiement de ce gadget inutile, alors que les anciennes enseignes s’étaient installées dans nos quotidiens ?”