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À quand la fin de la crise énergétique ? Après deux années marquées par l'inflation, les prix du gaz sont en baisse continue depuis le mois de décembre 2023, revient un article de La Dépêche. La référence ? Le marché européen situé aux Pays-Bas, qui est passé sous la barre des 23 euros le MWh : c'est deux fois moins qu'en 2023 à la même période (43 euros le MWh) et presque six fois moins qu'en 2022 (121 euros le MWh). Pourtant, les prix ne baissent pas… Qu'est-ce qu'explique ce décalage ?
Baisse inédite de la consommation
Et ce mois de mars, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) anticipe une baisse – forte – des tarifs, de l'ordre de 5%. Selon la société française GRTgaz, cette chute du prix moyen du gaz est avant tout liée à une baisse inédite de la consommation : entre 2021 et 2023, celle-ci a reculé de 20 % dans l'Hexagone, pour atteindre des niveaux qui n'ont plus été vus depuis les années 1990.
"La consommation française de gaz baisse de 11,4 % en 2023 (par rapport à 2022, NDLR) et passe sous la barre des 400 TWh, reflétant de nouveaux comportements en matière de sobriété et d'usages", précise pour sa part le gestionnaire du réseau de transport de gaz français dans un communiqué. Pourquoi cette baisse ?
Des niveaux de stockage plafonnent à 65,9%
Ces baisses sont intimement liées aux températures particulièrement élevées qui ont été enregistrées en France en 2023, revient l'article. L'hiver relativement doux qui a été observé en début d'année 2023 a permis à de nombreux ménages de réduire leur consommation de gaz dans leur foyer. "Il y a aussi probablement un effet d'efficacité énergétique", ponctue Sandrine Meunier, directrice générale de GRTgaz, qui souligne là les efforts réalisés en France dans la rénovation du bâti existant en matière de préservation d'énergie. Les industries ont, elles aussi, joué le jeu, puisqu'elles ont réduit leur consommation de gaz de 7,2% en 2023.
Une baisse de la consommation qui a eu une incidence remarquée sur les stocks de gaz au sein de l'Union européenne . En moyenne, les niveaux de stockage plafonnent à 65,9%. En France, les niveaux sont à demi pleins alors qu'en Allemagne, les stocks ont passé la barre des 70%.
Va-t-on vers une inversion de la courbe ? Qu’en est-il ?
Vers une inversion de la courbe ?
Au niveau mondial, cette baisse observée des prix pour le gaz naturel devrait se poursuivre en ce début d'année 2024, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie. Un phénomène qui, malheureusement, risque de passer inaperçu pour le portefeuille des Français...
La raison ? Dans le détail, la matière première "gaz" ne représente que 40% de nos factures. 25% de ce que nous payons auprès de nos fournisseurs d'électricité sont liés aux frais d'infrastructures, et 23% aux taxes. Ce qui pêche ? Les dépenses liées aux infrastructures : les coûts pourraient bien être amenés à grimper... justement parce que la demande de gaz est en baisse.
"Comme on a toujours autant besoin des tuyaux et qu'on a la même exigence de qualité et de sécurité, si on répartit les dépenses d'utilisation du réseau sur moins de consommation, forcément consommateur par consommateur, ça fait un tout petit peu plus", détaille Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'énergie.
Vers une augmentation de la facture en juillet ?
Les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie pour la seconde partie de l'année 2024 ne vont pas arranger le tableau. La structure anticipe une augmentation progressive des cours du gaz, entre autres à cause des nouvelles contraintes de transport maritime, des retards de production liés au gaz naturel liquéfié (GNL) et des tensions géopolitiques actuelles.
De quoi pousser la Commission de régulation de l'énergie et le gestionnaire du réseau GRDF à tabler sur une augmentation des factures de gaz à compter du mois de juillet prochain. Dans ses prévisions, la structure anticipe une hausse de 5,5 % à 10,4 % pour les Français d'ici à cinq mois. Une mauvaise pour nos portes monnaies…