De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Les pesticides, omniprésents dans nos écosystèmes, représentent un défi environnemental de grande envergure. Leur impact dépasse les frontières terrestres et affecte même les environnements marins, notamment les huîtres creuses, élément star de la table de Noël.
Une enquête de l’INRAE et l’Ifremer publiée en 2022, confirment une contamination généralisée du milieu marin. L’étude menée dans le cadre du projet ANR PESTO (2020-2024) a permis de mesurer les conséquences des "effets cocktail" : "des substances qui se mélangent et se cumulent dans l’environnement, ainsi que leurs éventuels effets indirects" sur les huîtres, exposées à un mélange de 18 pesticides à faible concentration, représentatif des pollutions littorales.
Des impacts subtils mais durables
Les huîtres exposées dès les 48 premières heures de leur développement embryo-larvaire ont d’abord montré peu de signes de toxicité. Ni les anomalies embryonnaires ni les dommages à l’ADN n’ont augmenté significativement.
Cependant, des analyses moléculaires ont révélé de légères perturbations avec des effets retardés tout au long du cycle de vie des huîtres. Les larves exposées avaient une mobilité réduite six jours après l’exposition, et une moindre capacité de métamorphose deux semaines plus tard, attribuée à une déméthylation persistante de l’ADN. Chez les adultes, la reproduction était altérée : le métabolisme du glycogène, essentiel à la formation des gamètes, était perturbé, influençant leur succès reproducteur.
Des effets transgénérationnels préoccupants
L’étude a également mis en évidence des impacts sur les générations suivantes. Chez les descendants d’huîtres exposées, des altérations génétiques et une hyper-méthylation de l’ADN étaient observées, accompagnées d’une moindre capacité de métamorphose.
Ces modifications pourraient affecter leur capacité d’adaptation et de reproduction, avec des tendances à une féminisation des populations. Cependant, l’exposition répétée sur plusieurs générations n’a pas amplifié ces effets.
Des solutions pour limiter les impacts
Malgré les avancées réglementaires visant à restreindre l’usage de certaines substances, la surveillance des effets des pesticides sur la biodiversité reste insuffisante, notamment en ce qui concerne l’effet "cocktail" et les organismes marins.
Parmi les solutions envisageables : l’aménagement de bandes enherbées et de haies autour des zones agricoles pourrait limiter la dispersion des pesticides vers les milieux aquatiques. Une meilleure gestion des paysages agricoles et un suivi rigoureux pourrait améliorer la qualité de vie animaux marins.
En attendant, il vaut mieux limiter sa consommation d'huîtres cet hiver.