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Elle a dû déposer une main courante et envisageait même de porter plainte. Cette septuagénaire l’a dit et redit, elle ne veut pas du compteur Linky. Pourtant, rappelait le journal local Nord Littoral en février 2021, elle estime avoir été harcelée par Enedis et plus particulièrement par les sous-traitants missionnés par la filiale d’EDF. En dépit de ses nombreux refus, ces derniers auraient continué à l’appeler jusqu’à trois fois par jour en moyenne. Au point de peser sur son moral et - pire encore, sans doute - son état de santé. La retraitée souffre en effet de deux cancers - un au sein, l’autre au foie. En plus de quoi, elle doit composer avec une prothèse de hanche, qui limite mécaniquement sa mobilité.
Malgré la main courante, les appels téléphoniques n’ont pas cessé avant que la presse n’évoque son cas et ne contacte Enedis. Un récit inquiétant, mais qui n’a rien d’étonnant à en croire Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire et militant anti-Linky. Ce dernier expliquait récemment à Planet pourquoi - selon lui - il est tout à fait possible - et légal ! - de refuser le compteur communiquant. Il a aussi insisté sur la façon dont l’entreprise chargée de sa pose “terrorise” certains foyers pour les contraindre à accepter l’installation.
Linky : à qui Enedis s’en prend le plus, d’après Stéphane Lhomme ?
Pour l’activiste, Enedis n’hésite pas à s’attaquer aux personnes âgées, généralement plus vulnérables et plus faciles à effrayer. Pour démobiliser et pousser ces dernières à accepter le compteur, faute de mieux, les sous-traitants ont plusieurs astuces. “Ils disent souvent qu’il ne sert à rien de résister puisqu’en 2021 tout le monde aura Linky. Et que ceux qui ne l’auront pas devront le payer très cher. Souvent, ils parlent d’un coût de 900 euros et ils s’en servent pour terroriser les gens. Or, c’est un argumentaire mensonger”, soutient-il.
D’après lui, cela fait désormais plus de 5 ans qu’Enedis violente et menace - verbalement, du moins - les personnes âgées en priorité. “Elles sont vraiment dans le collimateur de l’entreprise”, affirme-t-il.