De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Shein et Temu sont deux poids lourds du commerce. Sur ces sites, on peut retrouver divers objets en passant de la maison, aux vêtements pour enfants, aux gadgets électroniques.
Mais ces enseignes sont actuellement sous la pression de l'Europe pour se conformer aux nouvelles réglementations sur les services numériques. Temu et Shein doivent respecter la législation européenne et reconnaître leur responsabilité face à des substances dangereuses retrouvées dans certains de leurs produits. En cas de non-conformité, ils risquent de lourdes sanctions, comme l'indique 60 millions de consommateurs.
Des substances nocives dans les vêtements pour enfants
Une étude menée par l'association belge de consommateurs Test-Achats a révélé la présence de substances dangereuses dans 10 des 25 vêtements et chaussures pour enfants achetés sur l'application Shein. Ces produits contenaient des niveaux élevés de perturbateurs endocriniens, d'allergènes et d'irritants, dépassant largement les limites autorisées par la législation européenne. “Dans une paire de chaussures pour enfants, nous avons retrouvé des substances nocives qui dépassaient de loin la quantité autorisée : cinq fois trop de plomb et des centaines de fois trop de phtalates", indique Julie Frère, porte-parole de l’association.
Cette situation est sur le point de changer. Avec plus de 100 millions de clients en Europe, Shein doit désormais respecter le règlement européen sur les services numériques (DSA), applicable aux plateformes comptant plus de 45 millions de comptes. Cela implique une révision stricte de leurs pratiques pour garantir la sécurité des consommateurs.
“Les rapports annuels d’évaluation des risques établis par Shein doivent évaluer spécifiquement tout effet néfaste potentiel sur la santé et la sécurité des consommateurs, en mettant l’accent sur le bien-être physique et mental des utilisateurs mineurs”, précise la Commission européenne.
Des sanctions salées
Fini les pratiques laxistes concernant la conformité des produits et la vente de contrefaçons. Shein est désormais tenue de prouver aux autorités comment elle prévoit d’éliminer les articles illégaux et de modifier ses algorithmes pour prévenir la vente de produits interdits. "Les rapports annuels de Shein doivent évaluer les effets potentiels sur la santé et la sécurité des consommateurs, en mettant un accent particulier sur le bien-être des mineurs", souligne la Commission européenne. Un important dispositif sera mis en place pour vérifier l'âge des acheteurs et restreindre l'accès aux articles non adaptés aux jeunes.
Les conséquences en cas de manquement sont lourdes : les responsables de Shein risquent jusqu'à deux ans de prison et une amende pouvant atteindre 6 % de leur chiffre d'affaires mondial. En France, la DGCCRF, en collaboration avec l’Arcom et la Cnil, sera chargée de surveiller la mise en œuvre de ces mesures.
Amazon, AliExpress et Zalando également concernés
Shein n'est pas seule sous les projecteurs. Temu, un autre acteur majeur du commerce en ligne chinois, doit également se conformer aux mêmes exigences européennes. Temu, qui attire chaque mois 75 millions de visiteurs européens, est donc également concernée.
Avec Shein et Temu, 24 autres grandes plateformes, dont Amazon, AliExpress, Booking.com et Zalando, doivent se conformer aux nouvelles règles européennes. Ces régulations visent à assainir le marché en ligne en éliminant les produits dangereux et en protégeant les consommateurs, particulièrement les plus jeunes.