La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
4,1% de distributeurs automatiques en moins. Fin 2019, 50 316 distributeurs automatiques de billets ont été recensés en France Métropolitaine. 23 000 points de distribution d’espèces, se situent également par exemple chez des commerçants ou des débitants de tabac.
D’après les données publiées ce jeudi 30 juillet 2020 par le ministère de l’Économie et des Finances et la Banque de France, cela signifie que plus de 2 000 distributeurs ont disparu l'an dernier. Entre 2015 et 2018, la baisse était plus contenue : 1,8 % par an en moyenne. Faut-il alors craindre la disparition de l’argent liquide ?
Baisse des distributeurs de billets : quel impact sur l’accessibilité ?
"La diminution du nombre de DAB est concentrée sur les communes les plus peuplées, donc les mieux équipées. Ce recul n’a donc qu’un impact marginal sur l’accessibilité : en effet, le nombre de communes équipées d’au moins un distributeur de billets ne diminue que de 0,2% en un an", assure cependant la Banque de France dans son rapport.
Quelle est par ailleurs la cause de ces suppressions ?
"Cette rationalisation s'inscrit dans le contexte de l'érosion de l'usage des espèces dans les transactions, sous l'effet des changements des modes de consommation et de paiement", précise la Banque de France. En effet, les règlements en espèces ne cessent de diminuer chaque année (- 13,2% entre 2012 et 2019).
"L’impact de la crise sanitaire sur l’usage transactionnel des espèces est à ce jour incertain, mais la forte progression du nombre des paiements sans contact pourrait accélérer encore la substitution des paiements électroniques aux espèces", ajoute l'institution.
Doit-on alors s’attendre à de nouvelles fermetures dans les mois à venir ? Devra-t-on parcourir plusieurs kilomètres pour retirer du liquide ?
DAB : certains Français roule plus ou moins 15 minutes
Si les institutions financières se félicitent du niveau d’accessibilité sur le territoire, tous les Français ne sont pas logés à la même enseigne. L’analyse de la Banque de France le révèle d’ailleurs :
- "98,9 % de la population âgée de 15 ans et plus réside soit dans une commune équipée d’au moins un distributeur, soit dans une commune située à moins de quinze minutes en voiture de la commune équipée la plus proche ;
- en moyenne, un habitant résidant dans une commune non équipée d’un automate est à huit minutes en voiture de la commune équipée la plus proche ;
- en prenant en compte l’ensemble des points d’accès, seulement 0,1% de la population (soit 34 268 personnes âgées de 15 ans et plus) se situe à plus de 15 minutes d’un point de délivrance d’espèces."
Or, de nouvelles fermetures de distributeurs de billets sont à venir…
Accès aux espèces : "Préserver la liberté de choix du moyen de paiement"
"Le contexte fortement évolutif des usages des moyens de paiement demandera une attention particulière au cours des années à venir, afin de continuer de garantir à tous et partout l’accessibilité aux espèces, et de préserver la liberté de choix du moyen de paiement, en particulier pour les populations fragiles ou habitant en milieu rural", peut-on lire dans le rapport.
L’institution assure ainsi que le recul du nombre d’automates a été en partie compensé par une élévation des points de retraits privés (+ 10,1%).
Seul bémol, ces services sont privatifs, et donc réservés uniquement aux clients de leur réseau d’appartenance. C’est le cas des points Nickel de BNP Paribas, des relais CA du Crédit Agricole, des points relais du Crédit Mutuel, et des points de contact de La Banque Postale. C’est pourquoi la Banque de France atteste qu’elle "suivra avec vigilance les évolutions futures, en relation avec la profession bancaire".