Un calendrier de l'Avent atypique vous est proposé par l'association Foodwatch. Il vous permet, du 1er décembre jusqu'à Noël, de découvrir une "sélection fine d'arnaques" en 2019. Le Parisien dévoile 3 produits qui ont été épinglés.
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Le "calendrier du vent" ! Voici la manière dont est rebaptisé le calendrier de l’Avent des "arnaques", établi par l’association Foodwatch. Dès le 1er décembre et jusqu’au réveillon de Noël, vous pourrez découvrir via son site internet les différentes filouteries utilisées par les enseignes pour vous berner.

Confiture, perle d’œufs, soupe… Le Parisien dévoile en exclusivité 3 produits épinglés.

Arnaques de Noël : gare aux confitures accompagnant le foie gras

La confiture de figue Labeyrie : celle-ci est vendue 1,45 € le tout petit pot de 55 g dans un Carrefour parisien au rayon des foies gras, soit 26 € du kilo ! "C'est une confiture classique, 50% de figues, 50% de sucre, il est juste écrit dessus confiture de figue pour foie gras et sa petite taille fait penser à un produit de luxe", indique Camille Dorioz, directeur de campagne de l'association.

Or, celui-ci a trouvé une confiture marque distributeur Carrefour composée également à 50% de figues et 50% de sucre au rayon des confitures, à moins de… 3 € le kilo ! En somme dix fois moins cher que le produit Labeyrie "Si la confiture Labeyrie était vendue au rayon confitures, elle n'aurait aucune chance, car les clients regardent les prix au kilo", précise Camille Dorioz, qui pointe "le sens du marketing de la marque".

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Contactée par le quotidien, Labeyrie assure qu'il "s'agit d'une confiture haut de gamme, fabriquée par un petit artisan du Sud-Ouest référent depuis plus de 50 ans". Et d’ajouter : "Nous n'utilisons que des figues violettes (50 % de la recette) plus onéreuses que les figues vertes et du sucre 100 % sucre de canne. Deux ingrédients plus coûteux, car de meilleure qualité. Enfin, notre confiture est produite en France, ce qui a également une incidence sur le prix."

Arnaques de Noël : méfiez-vous des œufs de lompe

Un des produits phares de Noël, les œufs de lompe. Se trouvent souvent à côté, les petites perles noires y ressemblant. Les perles d'œufs "Arënkha", vendues 5,99 € les 55g dans un Leclerc (soit 108,90 € le kilo) en font partie.

Cette petite boîte, qui ressemble à celle des œufs de lompe, est en réalité un "produit à base de hareng fumé". 80% des ingrédients sont selon Foodwatch constitués d’eau et hareng. Ce sont donc des perles de hareng fumé teintes en noir avec de l'encre de seiche. En sachant qu’entre fin 2018 et fin 2019, le hareng fumé étant vendu environ 4,80 le kilo "les perles Arënkha coûtent donc entre 17,5 et 22,7 fois plus cher que le hareng fumé" de Rungis.

Interrogée, la société espagnole Pescaviar assure quant à elle qu'elle utilise "une technique basée sur la cuisine moléculaire pour élaborer des perles à base de filets de hareng fumé dont la certification MSC garantit qu'ils procèdent de la pêche durable." Elle assure en revanche ne "pas être responsable des prix de vente au consommateur final" en spécifiant toutefois qu’"Arënkha est un produit fini de haute qualité dont le prix de vente ne devrait pas être comparé à celui du hareng fumé, de même que l'on ne compare pas le prix du foie gras à celui de la chair de canard ou d'oie, par exemple."

Arnaques de Noël : la soupe qui ne passe pas

Troisième entourloupe possible ? Le "suprême de volaille aux morilles" de Liebig, proposé à 3,85 € le litre dans un Carrefour à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Les autres traditionnelles soupes de légumes sont pourtant vendues bien moins cher (1,59 € la Mouliné de 10 légumes).

Si les morilles sont au premier plat du paquet pour attirer l’œil, elles ne représentent que 0,9% du produit. Et la viande de volaille cuite (avec eau et sel d) ? 2% seulement. "Ce Suprême, avare en volailles et morilles, est principalement composé de choux-raves, de topinambours, de panais de carottes, de céleris-raves, et de champignons de Paris, ce qui fait moins rêver", pointe Camille Dorioz.

La marque précise de son côté que "les prix consommateurs sont fixés par les distributeurs", et qu’il s'agit "d'une soupe et non d'un plat cuisiné. Comme toute soupe, notre produit est majoritairement composé d'eau et de légumes, la volaille et la morille venant "typer" le goût de ce produit".

Pour ne pas avoir le sentiment d’être floués, veillez donc à bien lire les étiquettes des produits que vous achetez.