Un phénomène qui se multiplie et qui inquiète. Ce samedi 15 février, un bébé de 9 mois est décédé dans la commune d’Acerra, dans la banlieue de Naples en Italie, après avoir été mordu au niveau de la tête par un pitbull. Selon nos confrères du Corriere della Serra, la petite fille dormait à côté de son père sur le lit parental, lorsque le chien a attaqué son visage. La mère, âgée de 23 ans, était au travail à ce moment-là. 

À son réveil, le jeune homme de 25 ans a trouvé son enfant inerte et toute ensanglantée. Il l’a immédiatement emmené à l'hôpital, où le bébé a été déclaré mort. "Au nom de toute la communauté d’Acerra, j’offre une prière pour l’âme de la petite Giulia, qui s’est tragiquement envolée vers le ciel trop tôt", a commenté Tito d’Errico, le maire de la commune. 

Une enquête a été ouverte 

Le pitbull a été saisi et une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame. Lors de son interrogatoire, le père avait d'abord affirmé que sa fille avait été attaquée par un chien errant, avant de reconnaître que c'était en réalité son pitbull qui en était responsable. 

L'animal avait déjà fait l'objet de plaintes de la part des voisins, s’étant attaqué à un autre chien après avoir fugué du domicile. Une sénatrice italienne centriste s'est saisie de l'affaire pour demander l'interdiction de la vente de pitbulls dans le pays. 

Une réglementation stricte 

En France, la loi encadre de manière stricte les chiens considérés comme “dangereux”, conformément au Code rural et de la pêche maritime. Elle distingue deux catégories : les chiens d'attaque (catégorie 1) comme l'American Staffordshire Terrier, souvent appelé Pitbull, le Mastiff ou Boerbull par exemple et les chiens de garde ou de défense (catégorie 2) comme l'American Staffordshire Terrier, à condition qu'il soit inscrit au LOF, le Rottweiler et le Tosa si son pedigree est reconnu. 

Pour les chiens de catégorie 1, l'acquisition, l'importation et le transfert de propriété sont interdits. En revanche, les chiens de catégorie 2 sont autorisés, mais sous des conditions strictes : muselière obligatoire, laisse courte et permis de détention requis. Malgré leur réputation, ces chiens peuvent être d'excellents compagnons lorsqu'ils sont correctement socialisés et entraînés.

“La race ne suffit pas pour prédire et prévenir le risque de morsure”

Selon une étude de l'Anses datant de 2021, la tendance d'un chien à mordre dépend davantage de son éducation et du comportement de son propriétaire à son égard que de sa race.

C’est ce que nous confirme Sébastien, maître-chien dans la police nationale. “Un chien ne mord pas sans raison. Le seul cas particulier où un chien peut mordre instinctivement, c'est les chiennes qui viennent d’avoir une portée de chiots, surtout les deux premiers mois. Si quelqu’un essaie de les toucher, elles vont chercher à les défendre,mais comme n'importe quel animal” , nous explique-t-il. “Il n'y a pas non plus d'âge, de sexe ou de race de chien en particulier. N'importe quel chien peut mordre, à n'importe quel âge. C'est par rapport au contexte”. 

Les signes à reconnaître 

Pour quelles raisons un chien mord-il ? Par peur, par colère, par jalousie mais aussi pour des raisons médicales, s’il a une douleur le plus souvent. Le professionnel explique également qu’il y a des signes avant-coureurs. “Si le chien se sent dans une situation d'anxiété ou de stress, généralement il va montrer des signes. Soit il va grogner, soit il va adopter une certaine posture qui montre un avertissement”, poursuit Sébastien.  

Il insiste sur le fait que dans l’esprit d’un chien, mordre permet de faire cesser une chose désagréable : “un chien ne va pas mordre pour mordre. Il va mordre pour faire cesser la douleur ou la chose désagréable”.

Le maître-chien tient à rappeler quelques règles à respecter pour cohabiter avec nos compagnons à quatre pattes. “Il ne faut jamais déranger un chien occupé. Surtout, ne jamais réveiller brusquement un chien qui dort. Il pourrait mordre par défense ou par crainte parce qu’on est venu le déranger dans son sommeil. Pareil s’il mange. On ne touche pas à sa gamelle, on le laisse manger”, conseille-t-il avant de conclure “le chien a besoin de ses moments de calme, tout comme les humains”.