De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Maëlys, toute de suite à la Une
Dans la nuit du 26 au 27 août, Maëlys de Araujo disparaît sans laisser de traces alors qu’elle assistait à une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) avec ses parents. Immédiatement l’affaire est médiatisée : les médias relaient les inquiétudes des locaux et les réseaux sociaux s’occupent de diffuser des images de la fillette et d’appeler à la vigilance. Dès le 28 août BFMTV publie sur son site une photo de Maëlys et fait écho au numéro d’urgence mis en place ainsi qu’au dispositif de recherches.
Pourquoi cette disparition suscite autant d’intérêt dès le début, alors que comme le rappelle Anne Larcher président du 116 000 enfants disparus, 49 422 signalements pour disparitions de mineurs ont été effectués en 2017 ? Selon elle, si l’affaire Maëlys a immédiatement frappé les esprits, anonymes comme journalistes, c’est en raison de plusieurs paramètres. "Dans le cadre de la disparition de Maëlys de Araujo, il faut prendre en compte le moment où c’est arrivé. Nous sommes alors à la fin d’une période de vacances, et surtout cela se déroule à un mariage. Il faut aussi prendre en compte que dès le début, les parents n’ont pas caché le caractère inquiétant de la disparition. Enfin, face à une disparition d’enfant, tout le monde veut faire quelque chose et en l’occurrence cela a été de partager massivement l’alerte sur les réseaux sociaux", analyse Anne Larcher pour Planet.
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Les médias et Nordahl Lelandais
Ces paramètres qui ont conduit à une médiatisation de l’affaire, ont selon la présidente du 116 000 immanquablement conduit à mettre une certaine pression sur les forces de l’ordre et donc certainement à retrouver Nordahl Lelandais rapidement.
Pour Anne Larcher, il ne fait aucun doute que la personnalité et le caractère inquiétant du passé du suspect, qui a avoué le 14 février dernier avoir tué ‘’accidentellement’’ la fillette, ont continué d’entretenir l’intérêt des médias. La personnalité de Nordahl Lelandais a par ailleurs été largement commentée et fouillée dans plusieurs articles et reportages, assez rapidement après sa mise en examen. Et pourtant, si aujourd’hui on le soupçonne d’être un tueur en série, particulièrement depuis ses aveux concernant l’affaire Arthur Noyer et pour laquelle il est mis en examen pour assassinat, "Maëlys n’est jamais devenue une victime comme les autres". "Certaines affaires s’ancrent localement et sur un moment donné, c’est le cas par exemple récemment avec Angélique. Pour Maëlys, ce n’est pas le cas", insiste Anne Larcher.
Médias et justice : des relations parfois tendues
La médiatisation de l’affaire a conduit certaines informations à être dévoilées alors que ça n’aurait pas dû être le cas. Maître Alain Jakubowicz, l’avocat de Nordahl Lelandais, a d’ailleurs déposé plainte pour violation du secret de l’instruction. Une situation également déplorée par le procureur de la République Jean-Yves Coquillat. Evolution notable cependant, les fuites sont beaucoup plus rares depuis les aveux de Nordahl Lelandais le 14 février.
Pour les trois magistrats en charge de l’affaire Maëlys, la médiatisation peut être un avantage comme un inconvénient ainsi que le revelait Virginie Santoro, vice-présidente chargée de l’instruction au sein du Tribunal de Grande Instance de Toulon, dans 20 Minutes. "Il y a parfois utilisation des médias pour faire avancer l’enquête : par exemple, pour réaliser des appels à témoins. Il arrive régulièrement que les articles de presse soient annexés à la procédure. Ainsi, si l’affaire est jugée deux ou trois ans après, cela permet de ne pas oublier le contexte, de montrer toutes les phases de recherche, la mobilisation des gens notamment lors de battues organisées pour la disparition d’un enfant", explique-t-elle. Revers de la médaille, la médiatisation influence forcément les jurées des cours d’assises et présente des risques de violation du secret de l’instruction.