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Trois mois. C’est la période durant laquelle Jonathann Daval a endossé le rôle du veuf éploré, avant de finalement reconnaître qu’il avait tué sa femme Alexia le 27 octobre 2017. Durant ces différentes semaines, le trentenaire a participé à une marche blanche à la mémoire de son épouse, s’est affiché aux côtés de ses beaux-parents et était bien sûr présent à l’enterrement de celle qui partageait sa vie. Cette "comédie", comme certains l’ont appelée, ou "mascarade", lui sera reprochée à plusieurs reprises par la suite.
"Les gendarmes savent directement qu'il est un suspect"
Dans leur livre qui vient de paraître aux éditions Hugo Doc, Me Randall Schwerdorffer – l’avocat de Jonathann Daval – et le journaliste Frédéric Gilbert reviennent sur cette interpellation de la fin du mois de janvier 2018 et qui aurait pu survenir bien plus tôt. En effet, l’arrestation du mari devait, dans un premier temps, avoir lieu le 8 novembre au cimetière où allait être inhumée la jeune femme. "Je pense qu’à ce moment-là, au niveau du parquet, il y a eu une hésitation, qui consistait à dire : ‘Si on se rate, on risque à ce moment, nous-mêmes, de nous trouver pris dans cette folie médiatique’", explique à Planet Randall Schwerdorffer. La décision d’attendre se serait donc imposée à tous, alors que Jonathann Daval fait figure de suspect principal dès le début de l’affaire.
Un mari attire toujours les soupçons lorsque sa femme disparaît ou a été tuée et son audition est un classique dans ce genre d’affaire. Ce qui l’est moins, c’est que le meurtrier signale lui-même l’absence de son épouse. Frédéric Gilbert rappelle que "Jonathann Daval va déclarer la disparition d’Alexia le 27 octobre et les gendarmes savent directement qu’il est un suspect, car il donne tout. Il montre les traces sur ses bras, donc les gendarmes comprennent qu’il y a un problème entre eux. Il donne aux gendarmes le mobile puisqu’il y a eu une altercation physique entre eux".