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Le collectif Georgette Sand explique, à travers un blog, pourquoi une discrimination tarifaire existe entre les hommes et les femmes dans les supermarchés.

Parce que Madame va plutôt préférer un sac adapté à sa morphologie, rose de préférence, le prix de ce dernier va augmenter de 5€. Tel est le genre de discrimination tarifaire, ponctuée généralement de sexisme et de mauvais goût, que le collectif Georgette Sand souhaite voir disparaître.

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Segmentation du marché

Début septembre, ce collectif crée le blog Woman Tax dans lequel il recense tous les exemples possibles et inimaginables de "marketing genré". Du déodorant quinze centimes plus cher au paquet de saucisses pour femmes de 50 grammes à 8€, contre 100 grammes à 5.98€ pour les hommes, les femmes subissent une taxation supplémentaire sur les produits du quotidien.

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En cause : les potentielles différences de consommation et de critères entre les sexes. Un argument dont la grande distribution s’est emparée pour créer des produits exclusivement réservés aux femmes ou aux hommes.

Selon ses dires, une femme serait, en effet, plus sujette à l’achat compulsif tandis qu’un homme rechignerait à passer du temps dans les grandes enseignes. Les marques miseraient donc sur ces différences pour créer de nouveaux produits auxquels s’ajoutent des écarts de prix notoires. Les femmes se souciant de leur ligne, Coca-Cola a lancé une boisson basse calorie qui affiche un prix supérieur à sa version originale – comptez 2.09€ pour une bouteille de deux litres de Coco-Cola Zéro contre 1.98€ pour sa version classique.

Une taxation "genrée" qui s’ajoute aux différences de salaire qui subsistent encore aujourd’hui entre la gent féminine et la gent masculine. Une femme gagne, en effet, 27% de moins qu’un homme (selon la dernière étude de l'Insee).

 La fin du rose comme couleur de luxe ?

Face à cette discrimination tarifaire, le collectif Georgette Sand appelle les autorités à agir contre le surcoût que ce genre de marketing impose aux femmes.

En septembre dernier, il avait lancé une pétition contre la marque Monoprix. En cause, la différence de prix entre des rasoirs jetables vendus 1.80€ pour les femmes et 1.72€ pour les hommes. Cette pétition avait rassemblé plus de 15.000 signatures mais le magasin avait refusé d’admettre pratiquer un "marketing genré".

Le 21 octobre, le collectif a été reçu par la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard. Cette dernière a affirmé, mercredi dernier, aux Nouvelles News réfléchir "à la manière d’évaluer le phénomène". Mais pour le moment, aucune étude n’a été lancée sur la Woman Tax.

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