Une étude révèle qui est l'enfant préféré des parentsIstock
Au sein d'une fratrie, les parents ont souvent un ou deux enfants préférés. Selon une étude, la place du “chouchou” est souvent attribuée à…
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Les parents ont-ils un enfant préféré ?Une étude récente de l’American Psychological Association s'est penchée sur ce sujet tabou et souvent difficile à aborder en société. Contrairement à ce que s'efforcent de nier les parents, il y aurait bel et bien du favoritisme entre les enfants. 

"Un phénomène tout à fait normal", comme l'indiquait Christian Richomme, psychanalyste, auteur et thérapeute à Paris. Mais alors, qui est le fameux "chouchou" ? Cette étude, menée sur près de 20 000 participants, lève le voile sur les dynamiques familiales et les répercussions qu’elles peuvent avoir sur la fratrie. 

"Depuis des décennies, les chercheurs savent que les différences de traitement des parents peuvent avoir des conséquences durables sur les enfants", indique l’auteur principal de l’étude, Alexander Jensen, docteur en philosophie et professeur associé à l’université Brigham Young (Utah). "Cette étude nous aide à comprendre quels enfants sont le plus susceptible d’être favorisés, ce qui peut être à la fois positif et négatif", précise le chercheur.

L'enfant aîné : le favori dans bien des cas

Contrairement à l’idée reçue qui place souvent le benjamin comme le favori, l’étude révèle que ce rôle revient généralement à l’aîné. Les résultats sont encore plus frappants quand le premier-né est une fille.

Les parents montrent une préférence marquée envers les enfants "consciencieux, c’est-à-dire responsables et organisés". Ces traits de personnalité les rendent plus faciles à gérer, favorisant ainsi des interactions positives et un traitement préférentiel. Un favoritisme qui n'est pas sans conséquence

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Les impacts du favoritisme sur la fratrie

Le favoritisme parental, qu’il soit conscient ou non, peut laisser des marques durables sur les enfants. Les frères et sœurs moins favorisés sont souvent confrontés à un mal-être, ce qui peut affecter leur santé mentale et leurs relations familiales. "Les différences de traitement peuvent avoir des conséquences négatives sur le développement", rappellent les chercheurs.

Fait surprenant, le "chouchou" lui-même n’échappe pas à ces répercussions. "Être l’enfant préféré peut provoquer une détresse émotionnelle", explique Megan Gilligan, professeure à l’université du Missouri. "La prochaine fois que vous vous demandez si votre frère ou votre sœur est l'enfant chéri, rappelez-vous qu'il y a probablement plus de choses qui se passent en coulisses qu'une simple préférence pour l'aîné ou le cadet. Cela peut être une question de responsabilité, de tempérament ou simplement de facilité ou de difficulté à vous comporter avec lui", explique le chercheur.

Vers une prise de conscience familiale

Comprendre ces dynamiques est essentiel pour les parents. Comme le souligne Alexander Jensen, professeur associé à l’université Brigham Young : "Il est crucial de veiller à ce que tous les enfants se sentent aimés et soutenus."

“Il faut essayer de créer de l'équilibre en reconnaissant soi-même ce biais mais il ne faut pas le montrer, car chaque enfant est unique et l’attention doit être personnalisée car chacun est différent”, précise Christian Richomme.

Le favoritisme, bien que fréquent, n’est pas une fatalité. En identifiant ces comportements, les parents peuvent éviter les schémas nuisibles et favoriser un climat familial plus équilibré.