Élève soupçonnée d'avoir giflé une enseignante lui demandant de retirer son voile à Tourcoing : ce que l'on sait©Forestier Christophe/ABACA
Une altercation entre une élève et une enseignante du lycée Sévigné à Tourcoing fait grand bruit. L'élève, placée en garde à vue, est soupçonnée d'avoir giflé sa professeure après qu'elle lui a demandé de retirer son voile. Que s'est-il réellement passé dans cet établissement ?
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Une élève de terminale aurait giflé une enseignante ce lundi 7 octobre après que celle-ci lui a demandé de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement, d'après Le Monde. Ce geste a conduit à la mise en garde à vue de l'étudiante, qui sera jugée en décembre. 

Une altercation pour port du voile

Les faits se sont déroulés dans la cour du lycée Sévigné. L'enseignante aurait demandé à l'élève de retirer son voile qu'elle venait de mettre au moment de quitter l’établissement. L’élève aurait refusé, une altercation aurait suivi. D'après les premières investigations, l’élève aurait alors giflé l’enseignante, qui lui aurait rendu la gifle. La situation aurait ensuite dégénéré, "s'ensuivaient plusieurs coups, menaces et bousculades", d'après la procureure de la République du tribunal judiciaire de Lille, Carole Étienne.

Garde à vue et jugement à venir

Interpellée ppchez elle, la lycéenne de 18 ans a été placée en garde à vue dans la soirée de lundi. Lors de son audience en comparution immédiate, elle a exprimé des regrets : "je  suis désolée des coups que j'ai pu mettre à cette professeure", a-t-elle déclaré lors de l'audience, indique le quotidien national. Elle sera jugée pour violences et menace de mort sur une personne chargée de mission de service public.Son procès aura lieu le 11 décembre 2024.

En attendant, la jeune fille a été placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'entrer en contact avec la victime ou de se rendre aux abords du lycée.

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Réactions et tensions au sein de l'établissement

Suite à cette altercation, les  cours ont été suspendus pour deux jours au sein de l'établissement afin de permettre un temps de réflexion à l’équipe éducative. La ministre de l'Éducation nationale,Anne Genetet, s'est rendue sur place pour apporter son soutien à l'équipe encadrantemmpmmmp et a demandé des sanctions disciplinaires fermes contre l’élève.

Les représentants syndicaux du lycée ont, quant à eux, exprimé leur soutien dans un communiqué de presse à l’enseignante tout en déplorant "l’emballement incontrôlable" des médias et des réseaux sociaux. Ils soulignent également une détérioration des conditions de travail dans les établissements scolaires, qui rend plus difficile la gestion des tensions.

Un climat tendu

Le port de signes religieux ostentatoires, comme le voile, est interdit par la loi dans les établissements scolaires français. Cette affaire relance le débat sur l'application de cette règle. L’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réagi à cette affaire en s'adressant à l'hémicycle. Il évoque une agression "alors qu'elle faisait simplement respecter la laïcité". 

Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, a aussi réagi en affirmant son soutien à l’enseignante et en rappelant que la laïcité est "un pilier de l’école républicaine".

Les témoignages d'élèves 

Devant le lycée fermé, plusieurs élèves ont exprimé leur incompréhension face à cet incident. "C'est une prof incroyable. On n'a jamais eu de problème avec elle. Elle est tout le temps là pour nous aider", confie une élève, à un journaliste de TF1 Info. Une autre étudiante a également partagé son avis sur le respect des règles laïques :  "C'est un lycée laïque et on n'a pas à mettre le voile juste avant de rentrer dans le lycée. Je ne trouve pas ça normal que les filles le mettent avant d'être dans le lycée", explique-t-elle à nos confrères. 

Les conséquences judiciaires et disciplinaires

La sanction la plus lourde que pourrait encourir l'élève est l'exclusion définitive de l'établissement. En plus de la sanction scolaire, des répercussions judiciaires sont aussi en jeu. D’après TF1 Info, des violences sur un enseignant, entraînant une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours,peuvent être punies de trois ans et demi de prison et d'une amende allant jusqu'à 45 000 euros. La lycéenne était toujours entendue par la police mardi, après la prolongation de sa garde à vue.