Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Elle a porté plainte contre Lidl : le supermarché, à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), a vendu de l’alcool à son fils, âgé de 16 ans. Quelques heures plus tard, il est décédé dans un accident de la route.
“Kilian, c’était un garçon respectueux, qui prenait soin de sa famille. Mais comme de nombreux ados, il aimait la vie, le frisson, et il avait des tentations”, nous confie Coralie Larroquet.
C’est le 8 mai 2021 que tout bascule pour la mère de famille. Ce jour-là, Kilian doit rejoindre un copain pour aller à la plage. “Je l’ai laissé y aller, mais j’étais très vigilante quand il sortait. Je suivais ses déplacements sur son scooter grâce à une application, et on s’envoyait des SMS régulièrement”, poursuit la maman.
Vers 18h, son fils lui assure qu’il s’apprête à rentrer. Et puis, plus rien. “A 18h20, raconte Coralie, son camarade m’appelle et me dit : il faut que vous veniez vite, on a eu un accident au niveau du Lidl de Socoa, Kilian a besoin d’un massage cardiaque”.
L’adolescent a percuté un lampadaire. Il décède malheureusement sur place dans la foulée.
Pour Coralie, le choc est incommensurable. “J’étais dans tous mes états. J’ai demandé au copain de mon fils s’ils avaient bu, fumé, et il m’a dit ‘oui, on a un peu bu et un peu fumé’. Je me suis emportée”, se souvient-elle.
Kilian, 16 ans, tué sur la route après avoir acheté de l’alcool chez Lidl : “Le magasin a une part de responsabilité”
Dix jours plus tard, la mère de famille apprend devant les enquêteurs que les deux jeunes se sont rendus ce jour-là chez Lidl, où ils ont acheté une bouteille de Vodka sans que personne sur place ne s’inquiète de leur jeune âge.
Même si, selon Coralie, “Kilian avait son casque, il n’avait pas bu beaucoup, et il n’y avait pas de traces de cannabis dans son sang”, le pire n’a pas pu être évité.
Son ami, dont le taux d’alcool était, à l’inverse, délictuel, a été reconnu coupable d’homicide involontaire aggravé : c’est en se déportant qu’il a causé l’accident mortel de Kilian.
Mais pour Coralie, le combat ne s’arrête pas à sa condamnation. “Je ne cherche pas un responsable dans l’accident de mon fils, cela ne sert à rien d’en vouloir à qui que ce soit, on peut tous avoir des torts, et je ne peux pas en vouloir à ce jeune”, précise t-elle. “Mais dans l’enchaînement des faits, Lidl a sa part de responsabilité”. Elle a porté plainte contre le magasin pour "vente illicite d'alcool à un mineur".
Plainte contre Lidl pour vente d’alcool à un mineur : “Je veux qu’il y ait une sanction”
Les gens qui vendent de l’alcool aux mineurs ne se rendent pas compte des conséquences que cela peut avoir. Il faut qu’il y ait des sanctions exemplaires, pour que cela ne se reproduise plus. Je n’accepterai jamais d’argent sur la mort de mon fils, mais je veux qu’il y ait une sanction, une fermeture administrative, ou une obligation de formation des caissières par exemple, pour une enseigne de ce type c'est important. Cela envoierait un message fort, qui est de dire que toute personne qui vend de l’alcool à des mineurs s’expose à des sanctions. - Coralie, maman de Kilian
Elle sait bien de quoi elle parle : Coralie a elle-même été caissière. Et elle regrette que le sujet ne soit pas toujours pris au sérieux dans la grande distributon. “On nous disait : si vous voyez quelqu’un avec une bouteille dans le manteau, c’est une situation dangereuse, mais on ne nous a jamais dit, si vous voyez un mineur acheter de l’alcool, faites quelque chose”, soupire la mère de famille.
La prise de conscience est impérative selon Coralie Larroquet. “C’est triste qu’il faille un drame, mais à cause de l’accident, l’enquête a permis d’avoir des preuves comme quoi Lidl a bien vendu de l’alccol à des mineurs. Des parents se battent tous les jours pour protéger leurs enfants, et il y a des personnes majeures qui viennent tout gâcher”, insiste-t-elle.
Aujourd’hui, elle veut parler, aller au bout de son combat, et espère que les choses vont changer. L’audience est prévue devant le tribunal correctionnel de Bayonne le 3 novembre prochain.