Système de paiement européen : vers une alternative à la carte bancaire ?IllustrationIstock
Pensé comme un concurrent à Visa et Mastercard, le service de paiement européen European Payment Initiative (EPI) sera bientôt mis en place en Europe. Quels sont ses services ? Dans combien de temps seront-ils accessibles ? Eléments de réponse.
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Annoncé en juillet 2020, le service de paiement européen European Payment Initiative (EPI) doit permettre à ses utilisateurs de transférer de l'argent de compte à compte, gratuitement et en quelques secondes, partout en Europe. L’EPI ambitionne à terme de concurrencer les géants internationaux Visa et Mastercard.

Selon Martina Weimert, directrice générale d'EPI Company, pour La Tribune : "Ce nouveau service s'adresse tout d'abord au consommateur. Il offre la possibilité de transférer ou de recevoir de l'argent de manière instantanée via un simple numéro de téléphone, avec toute la sécurité de l'environnement bancaire."

European Payment Initiative : un service pour les particuliers et les professionnels

"Nous proposons d'adapter le paiement instantané, qui a d'abord été conçu pour fonctionner de compte bancaire à compte bancaire, pour le rendre utilisable dans le commerce dans un grand nombre de situations", détaille Martina Weimert.

Après trois années de négociations, l’EPI rentrera donc en phase de test en fin d'année 2023 pour les particuliers, en France et en Allemagne. Utiliser les services d’EPI sera possible depuis les applications des banques partenaires ou d’une application dédiée sur téléphone mobile.

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Le service "sera ouvert dans un second temps aux paiements pour les professionnels, puis au commerce en ligne et celui sans terminaux", complète la directrice générale de l'EPI (BFMTV). Le paiement en magasin sera, lui, accessible en 2025. Dans quels pays et dans quelles banques pourra-t-on utiliser l’EPI ?

European Payment Initiative : quels pays et quelles banques sont concernés ?  

Les services d'EPI seront disponibles dans cinq pays : d’abord en France et en Allemagne, puis aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. "L'ensemble de ces marchés représente plus de 60% des transactions électroniques en Europe, c'est une très bonne base pour se développer", précise Martina Weimert, directrice générale d'EPI Company (BFMTV).

EPI rassemble au total 16 banques, dont ING, ABN Amro et Rabobank (Pays-Bas) mais aussi Deutsche Bank et DZ Bank (Allemagne) ainsi que Belfius (Belgique). En France, EPI s’appuie sur le Crédit Mutuel, la BNP Paribas, le Crédit Agricole, La Banque Postale, le groupe BPCE et la Société Générale.

Si l’EPI apparait comme une innovation intéressante pour les commerçants ou les personnes en déplacement en Europe, le système de paiement souhaite également révolutionner l’utilisation de la carte bancaire. En quoi consistera son alternative ?

European Payment Initiative : une alternative à la carte bancaire

Sur le modèle de PayLib, l’EPI souhaite s’émanciper de la carte bancaire et favoriser le paiement par téléphone mobile. La généralisation de l’EPI permettrait alors de "payer plus facilement son plombier ou la baby-sitter, ces professionnels encore hésitants à utiliser la carte, tout en pouvant émettre des reçus digitaux", explique Martina Weimert, directrice générale d'EPI Company à La Tribune.

"Nous avons beaucoup travaillé pour proposer au commerce une vraie alternative à la carte bancaire". Son ambition : concurrencer les systèmes de paiement internationaux comme Zelle, Apple Pay ou encore PayPal. "Ces [systèmes de paiement] connaissent des croissances très fortes, car ils sont dans l'air du temps où le téléphone devient le mode privilégié pour interagir avec son environnement."

"EPI sera alors une alternative à la carte que la Commission européenne et la Banque centrale européenne appellent d'ailleurs de leurs vœux. Mais cette évolution sera lente et la carte subsistera encore longtemps comme un moyen de paiement important", conclut la directrice générale d'EPI Company.