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La face du monde a changé à 1h23 et 44 secondes, le 26 avril 1986. Cette nuit-là est comme toutes les autres à Pripyat, mais un drame annoncé se joue à seulement trois kilomètres, au cœur de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Le réacteur numéro quatre - le plus récent du bâtiment - explose lors d’un essai technique, après une série de mauvaises décisions prises les heures qui ont précédé. Le cœur se retrouve à l’air libre et plusieurs incendies se déclarent autour de l'explosion.
Pompiers de Tchernobyl : les premiers hommes arrivés sur place
Réveillé par les ouvriers, le directeur de la centrale nucléaire ne prend pas immédiatement conscience de la catastrophe, ne voyant pas au-delà de l’accident immédiat. Les responsables du site appellent alors les pompiers pour maîtriser l’incendie qui s’est déclaré au niveau du cœur du réacteur. Une quinzaine d’hommes de la caserne de Pripyat se rendent sur place, équipés de leur tenue habituelle, mais sans aucune protection supplémentaire. Eux non plus n’ont pas conscience du danger qui les guette alors qu’ils sont exposés à des doses mortelles de radioactivité.
Très vite, ils sont nombreux à faire des malaises, à connaître de violents vomissements et sont donc évacués des lieux. Quatre d’entre eux meurent pendant la nuit du 26 avril. La mobilisation de ces quinze hommes – aidés de 200 employés de la centrale – permet d’éteindre la plupart des feux qui ont été déclenchés, mais elle leur coûtera leur vie dans les jours et les semaines qui suivront. La série Chernobyl, dont les premiers épisodes sont diffusés ce jeudi 27 mai sur M6, revient sur l’intervention des pompiers, mais aussi sur les conséquences qui ont suivi leur sacrifice. Brûlures, mort rapide… Que s’est-il passé il y a 35 ans pour les pompiers de Tchernobyl ?
Pompiers de Tchernobyl : comment sont-ils morts ?
La série Chernobyl raconte l’histoire vraie de Vasily Ignatenko, un des premiers pompiers à être intervenu sur le site du réacteur numéro 4. Âgé de 25 ans au moment de la catastrophe, il meurt du syndrome d’irradiation aigüe à l’hôpital numéro 6 de Moscou, le 13 mai 1986. Son histoire est connue grâce à sa veuve, Lioudmila Ignatenko, qui a raconté la mort atroce et certaine de son mari dans le livre La Supplication de Svetlana Aleksievitch, prix Nobel de littérature 2015.
Comme Vasily Ignatenko, le lieutenant Vladimir Pravik, 23 ans, était un des pompiers présents sur le site de la catastrophe. Il meurt deux jours avant son collègue, lui aussi du syndrome d’irradiation aigüe. Quelques heures seulement après l’intervention, déjà pris de nausées et de malaises, il voit sa peau noircir à cause des rayonnements ionisants. Ces premiers symptômes, caractéristiques de la maladie des rayons, cachent en réalité une mort rapide, due à l’apoptose massive des cellules, décrite comme une décomposition des différentes cellules de l’organisme.
Comme ces deux hommes, d'autres pompiers seront soignés à l'hôpital 6 de Moscou, pour les mêmes symptômes mais aussi des brûlures externes ou internes, notamment au niveau des poumons. Ce fut le cas de Viktor Kibenok, décédé le même jour que Vasily Ignatenko, lui aussi à l'âge de 23 ans. Où ces hommes sont-ils enterrés depuis 1986 ?
Pompiers de Tchernobyl : où sont-ils enterrés ?
Le lieutenant Vladimir Pravik et ses hommes, qui sont intervenus sur le site de Tchernobyl, ont été enterrés dans un cimetière de Moscou, avec d’infinies précautions. Leurs corps, parce que exposés à de très fortes radiations, ont été déposés dans des cercueils en zinc, qui ont été scellés. Dans La Supplication, Svetlana Alexievitch ajoute que des dalles de béton ont été apposées au-dessus de ces cercueils.
35 ans après l’explosion du réacteur numéro 4, le sacrifice des pompiers de Tchernobyl est reconnu et plusieurs d’entre eux ont reçu le titre posthume de héros de l’Union soviétique. Un hommage leur a été rendu à la fin du mois d’avril dernier, lors de la commémoration de la catastrophe de 1986.